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Ombre et Lumière - 18

Dimitri pesta longuement contre les transports en commun, ce qu’il n’avait pas fait depuis le jour où il s’était emmêlé les pinceaux avec le plan du métro de la ville. Il avait raté le tramway pour rejoindre l’autre côté de la baie de San Myshuno et s’était retrouvé avec deux heures d’attente pour le suivant à cause d’une panne. Sauf que la dite attente s’était prolongée et il avait perdu tellement de temps qu’il était cinq heures du matin passé lorsqu’il arriva au Quartier des Epices. Impossible d’attraper un métro à temps pour arriver avant le lever du soleil donc il se réfugia chez Garry Coop, seule option qu’il avait de disponible.

Sans surprise, Lucinda n’était plus là, surement partie depuis un moment pour la galerie Casbah.

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Le soleil était en train de se lever et Dimitri n’avait pas d’autre choix que d’aller dans la chambre pour essayer de dormir vu qu’en théorie, les rayons du soleil ne devrait pas pouvoir entrer, la pièce étant du côté opposé au lever du soleil - de toute façon, s’il avait tort, il risquait d’avoir droit à un réveil très brutal vu de ce dont il se souvenait de la dernière fois que sa peau était entrée en contact avec les rayons de l’astre solaire… Il avait encore la cicatrice et le souvenir de son mentor qui l’avait copieusement engueulé pour avoir oublié qu’il ne devait pas sortir quand il faisait jour…

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Vers le début de l’après-midi, il s’ennuyait et avait fouillé un peu les lieux, ce que Lucinda semblait avoir fait avant lui, les traces dans la poussière et les toiles d’araignées dérangées en étant la preuve. Rien ne lui sautait aux yeux excepté ce traité sur les loups-garous dont la présence l’étonnait un peu mais bon, chacun ses goûts - il n’avait jamais croisé de lycanthrope mais d’après Caleb, il était possible de les reconnaître à leur mauvaise haleine qui empestait la charogne.

Constatant qu’il avait dormi sur une couverture bien poussiéreuse, Dimitri prit une douche et fit un brin de nettoyage pour se débarrasser de cette fichue poussière. Vu qu’il était certain que le tueur en série n’avait pas remis les pieds ici depuis ce bouquet de fleurs, il ne risquait pas de détruire des preuves.

Le soir arrivait à grands pas quand il sortit la poubelle… et vit une jeune femme qui avait exactement le même visage que Lucinda !

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L’étonnement lui fit lâcher le sac poubelle qui tomba au sol, attirant sur lui l’attention de la jeune femme.

- Un problème ?

- Heu… non.

- Vraiment…

Puis le déclic se fit dans l’esprit de Dimitri : c’était la deuxième sœur de Lucinda et vu la forte ressemblance au niveau du visage, elles devaient être jumelles. Mince… Il ne l’avait pas du tout vue venir celle là.

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Elle le regarda de bas en haut avec méfiance, fronçant le nez en voyant ses lunettes de soleil.

- Dites, z’êtes qui au juste ?

- J’habite l’appartement juste là.

Pour être juste, il le squattait pour quelques heures et ce n’était pas son ancien locataire qui allait s’en plaindre vu où il était actuellement…

- Ah oui ? Marrant car j’suis quasi certaine que c’est ce taré de Coop qui le loue…

Raté, encore une fois. Elle était bien plus méfiante que Lucinda et ça, ce n’était pas de chance pour lui. Comment allait-il faire pour se débarrasser d’elle ?

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- Ahem… Je lui ai juste emprunté son appart’ sans son accord.

Là, c’était la vérité… avec l’omission du fait que le locataire d’origine ne risquait pas d’y remettre les pieds.

- Paparazzi ? Nan… J’vois pas d’appareil photo sauf si vous utilisez un portable… Si vous êtes un fan dérangé…

Elle commençait vraiment à l’agacer celle-là et si elle continuait à le harceler, il allait perdre pas mal de temps…

- Je ne suis pas là pour prendre des photos d’une mannequin donc si voulez bien m’excu-

- Hep pas si vite !

… Oh mince. Il venait de faire une grosse erreur et elle n’était pas passée inaperçue : Lucinda était officiellement portée disparue donc personne à part lui, le S.I.M.S. et certains vampires savaient quelle était sa véritable condition. Personne ne viendrait ici essayer de prendre les photos d’une fille qui, au vu des circonstances, avaient de fortes chances d’être morte. Il devait décamper et vite !

- Je suis pr-

- Non non mon coco ! Tu vas me causer et fissa car autrement, j’appelle les flics !

Jamais elle ne le laissera tranquille. S’il avait de bons talents en hypnose comme Lucinda, il aurait facilement pu régler son problème mais là… La mordre n’était pas non plus une solution car vu sa méfiance, il ne parviendra pas à lui effacer la mémoire, même en essayant de la prendre par surprise comme il le faisait en temps normaux et dans un hall d’immeuble, il courait un risque élevé d’être vu et de ne pas pouvoir rectifier le tir.

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- Très bien… J’enquête sur des disparitions suspectes.

- Et ?

Mais c’est qu’elle allait l’enquiquiner jusqu’au bout celle-là… Elle était encore plus têtue que la forme sombre de Lucinda !

- Et rien. Maintenant, je dois y aller !

- Oh non ! Vous avez sous-entendu un truc très intéressant tout à l’heure…

… D’avance, il regrettait ce qu’il allait faire mais s’il voulait parvenir à s’en débarrasser…

- … Si je pars, vous allez me suivre ?

- Et comment !

- Bon… J’espère que vous êtes discrète…

Sans rien ajouter, Dimitri profita que le soleil était couché pour se rendre à la galerie Casbah, suivit de près par la sœur de Lucinda qui était très collante, au point de s’asseoir à côté de lui dans le métro, ce qui ne lui plaisait pas du tout - autant il tolérait bien Lucinda qui n’envahissait pas son espace personnel sans son accord, autant la sœur de cette dernière maintenait une proximité entre eux qui le stressait. Il la conduisit jusqu’à la médiathèque et… vit que Lucinda ne s’y trouvait pas. Qu’est-ce que…

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Pas bon, pas bon du tout ! Dimitri essayait de rester calme en espérant qu’elle était en sécurité chez les Vatore mais si elle avait suivi le plan, elle aurait dû être ici… Sous le regard suspicieux de la fille aux cheveux bleus, le vampire examina les lieux. Ce fut ainsi que sous un siège, il trouva le téléphone cassé de Lucinda qui, à présent, était clairement hors d’usage.

N’ayant pas d’autre option, Dimitri attrapa un homme qui passait dans le coin.

- Bonjour, vous n’auriez pas vu une jeune femme avec une veste jaune ?

- Heu… J’suis daltonien…

Décidément, ce n’était pas son jour… Qu’est-ce qu’il avait bien pu faire pour subir ça ?

- Quoique… j’ai bien croisé hier une fille avec le même visage que la demoiselle là mais elle était un peu… bizarre.

- Comment ça bizarre ?

Vu comment sa journée avait commencée, le vampire avait un très mauvais pressentiment…

- Ben j’ai p’ete rêvé mais ses yeux brillaient… et elle avait une peau bien sombre.

… Lucinda avait quitté les lieux sous sa forme sombre. A tous les coups, elle avait succombé aux ténèbres en son absence et Dimitri ne pouvait s’en prendre qu’à lui-même de l’avoir laissée seule. La situation était potentiellement catastrophique !

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Un coup d’œil à la sœur de Lucinda lui suffit pour savoir qu’elle avait compris ce qu’il avait essayé de lui cacher… ou du moins qui. Il l’attrapa par le bras et l’entraîna dans la salle de cinéma, vide à cette heure-ci, puis verrouilla la porte.

- C’est quoi ce bazar ?! Vous avez fait quoi à Lucy ?!

- Je vais vous montrer, ce sera plus simple…

Vu la situation, il ne pouvait pas se permettre de perdre de temps : il revêtit sa forme sombre, montrant ainsi sa vraie nature à la jeune femme. Cette dernière ouvrit de grands yeux en le voyant ainsi.

- Oh… Wow…

L’effet de surprise ne dura pas longtemps et elle se reprit assez vite, visiblement curieuse d’en savoir plus.

- C’est pas un trucage ?

- Non, je suis un vampire et actuellement, votre sœur aussi.

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La jeune femme aux cheveux bleus se montra enfin moins hostile à son égard et il lui expliqua, sans trop entrer dans les détails, comment il avait trouvé Lucinda entre la vie et la mort puis la façon dont il lui avait sauvée la vie et enfin leur enquête pour trouver l’assassin.

- Hé ben… Matéo ferait des bonds en en-

- Il ne doit pas savoir.

Dimitri avait été brusque mais c’était nécessaire vu le risque que la famille de Lucinda pouvait courir…

- Ca va, je lui dirais rien. Pareil pour Monica. Elle est pas capable de garder un secret et j’comprends pas pourquoi Lucy lui parle encore des fois.

- Bien… Et puis-je savoir votre nom ?

- Giulia.

- Dimitri.

Bon, au moins, les présentations étaient faites.

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- Bon, si j’ai bien compris, faut retrouver Lucy avant qu’elle ne fasse des dégâts.

- Exact mais je ne comprends pas ce qui a pu la faire dévier de notre plan.

Quoique… Non, elle n’aurait pas réussi à… Giulia avait l’air de penser comme lui.

- Hmm… Vous avez parlé d’Ivresse vengeresse je crois. Elle aurait trouvé qui l’avait agressée et serait allée l’attraper ?

- C’est malheureusement très probable…

Le hic, c’était qu’il n’avait aucune idée de ce que Lucinda avait pu découvrir en son absence et elle avait une bonne longueur d’avance. Il avait besoin d’un coup de main.

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Dimitri n’avait pas d’autre choix que de contacter les agents du S.I.M.S., seules personnes qui pouvaient l’aider à retrouver Lucinda. Au son de la voix de B, il avait dû le réveiller - ou dérangé en pleine activité intense car il avait la voix fatiguée - mais en entendant quel était le problème, il lui demanda de l’attendre devant la galerie Casbah.

En raccrochant, le vampire vit que Giulia venait d’envoyer un texto.

- Qu’est-ce que vo-

- Je préviens mon frère que je suis avec des amis et que je reviendrai pas.

Dimitri lâcha un soupir d’agacement en entendant cela.

- … Vous allez encore me suivre.

- Oh que oui Longs crocs !

… Longs crocs ?! C’était quoi ce surnom à la noix ?! Quand il sera de meilleure humeur, il faudra qu’il lui dise ce qu’il en pense…

Ils sortirent tous les deux de la galerie, attendant l’agent du S.I.M.S à l’extérieur.

- Donc on attend qui au juste ?

- Un agent du S.I.M.S.

- Le S.I.M.S. ? C’est pas des espions ?

- On peut dire ça oui. Peut-être qu’ils peuvent nous aider à savoir où Lucinda est allée.

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A peine une minute plus tard, B les avaient rejoints.

- Bonsoir…

L’agent du S.I.M.S. regardait Giulia avec méfiance mais Dimitri lui fit un signe pour lui indiquer que tout allait bien.

- Elle est avec moi.

- D’accord. Suivez-moi. On va voir ce que l’on peut faire pour localiser Mademoiselle Gregorio.

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