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Les notes du Rapace

A Forgotten Hollow, les Vatore s’étaient décidés à réagencer un peu leur demeure, les rangements disponibles ayant tous été pris – la majorité du temps, c’était parce que Caleb achetait des trucs sur un coup de tête et que ça prenait de la place inutilement – et certains meubles ayant mal supporté le passage du temps – il fallait préciser qu’à une époque, ils avaient eu des oiseaux avec eux, faisant que ceux-ci avaient laissés des traces de leur passage. L’arrivée de Dimitri Markoff au sein de leur communauté leur donna l’occasion de faire un peu de vide et ainsi se séparer des habits de leur défunt père, Louis Vatore, et aussi faire quelques découvertes sur leur parent…

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—Mais pourquoi avait-il caché cette bibliothèque derrière la vieille armoire ? Tu as une idée Lilith ?

—Probablement à cause de Straud pour ne pas qu’il mette la main sur ces carnets. Souviens-toi que père le haïssait depuis que ce cachet d’aspirine ambulant lui a dérobé cet espèce de coffret glauque que nous avions interdiction de toucher.

Cet évènement datait du siècle ayant suivi la fondation de Forgotten Hollow, à l’époque où tous deux avaient fraichement atteint l’âge adulte et où les chasseurs de vampires avaient contraient leur espèce à revoir ses habitudes – l’un d’eux avait tué leur mère quelques années auparavant alors que celle-ci se nourrissait sur un humain qu’elle avait surpris en train de jeter des pierres à leurs deux chats de l’époque, Perle et Cannelle. Leur père et Vladislaus Straud étaient en perpétuel désaccord sur les méthodes à adopter pour la survie de leur espèce et ils devinrent ennemi juré quand le comte Straud pénétra chez eux par effraction, volant ce coffret ainsi que, de ce qu’ils surent plus tard, des objets pour la pratique de la magie. Quand Louis Vatore tenta de récupérer ce coffret, il apprit que celui-ci avait été détruit, Straud ayant jugé son contenu dangereux pour leur communauté, mais échoua à récupérer le reste.

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Quinze ans après, leur père fut tué par des chasseurs de vampires ayant trouvé leur refuge et Lilith ainsi que Caleb se retrouvèrent livrés à eux-mêmes ainsi que privés de leur vengeance, Straud ayant éliminé ceux leur ayant pris leur dernier parent.

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—Personnellement, je n’avais pas de problèmes avec, souligna Caleb en se grattant l’arrière de la nuque. Seulement, je reconnais que la réaction qu’avaient eue Perle, Cannelle et Serre quand ils m’ont suivi dans le grenier était… troublante, comme s’ils sentaient un danger proche.

Durant leur enfance, ils avaient eu quelques animaux, notamment des oiseaux, leur père étant un passionné d’ornithologie, plus particulièrement des rapaces qu’il arrivait à dresser pour diverses petites choses – leur défunt parent usait de ses compétences de fauconnier lorsqu’il était encore un humain afin de faciliter son travail d’espionnage. Pour les seize ans de la jeune femme, ils avaient reçus deux chatons que quelqu’un avait tenté de noyer dans une rivière et ils avaient réussi à les habituer à leur vieux hibou qui dormait sous leur toiture.

Piqué par la curiosité, Caleb prit un carnet au hasard et l’ouvrit, découvrant des notes accompagnées de dates et de lieux écrits dans la marge…

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—On dirait que ce sont ses notes de quand il était espion à… commença la jeune femme en lisant par-dessus l’épaule de son frère avant d’avoir un blanc. Mince. Comment ça s’appelait déjà ?

—Avalon, compléta son cadet en poursuivant sa lecture. Semblerait que j’écoutais mieux que toi en histoire sœurette.

Pour la peine, elle donna un coup de coude à son frère qui lâcha un « Aïe ! » sonore avant de reprendre sa lecture. Lilith, quant à elle, regarda les autres carnets avant d’en repérer certains qui étaient plus récents – ce n’était pas qu’elle n’était pas intéressée de savoir ce que son père avait fait du temps d’Avalon mais elle avait un peu peur que cela égratigne l’image qu’elle avait gardé de lui et puis elle faisait confiance à son cadet pour lui faire un résumé détaillé de tout ça — puis prit l’un d’eux qu’elle donna à son frère.

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—Et ça, c’est quoi ? demanda-t-elle tandis que Caleb feuilletait l’ouvrage. Ca ne me semble pas dater d’Avalon vu la couverture.

—Effectivement… confirma son cadet en tournant les pages avant de s’arrêter, étonné. Ca date de l’année où notre mère est morte. Père tenait donc un journal ?

—Apparemment… Il y a le jour de notre anniversaire dedans ?

—Attends… Oui ! Tu veux que j-

—S’il te plait…

D’un signe de tête, Caleb lui indiqua qu’il avait compris puis il s’éclaircit la gorge avant de commencer sa lecture.

« Aujourd’hui était un grand jour dans notre demeure : Elisabeth, mon aînée, allait fêter ses seize ans. Quand je pense qu’il y a quelques années encore, elle était haute comme trois pommes et s’endormait sur mes genoux… Le temps passe décidément bien trop vite quand l’on est un immortel car pour moi, hier encore, elle était une adorable petite fille. Cela me fait drôle de me dire qu’à présent, elle était une magnifique jeune fille dont la beauté rivalisait avec celle de sa mère…

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—Lilith ! Tu es enfin prête ?!

—Une minute Caleb !

Adolescente, elle était devenue plus coquette, prenant exemple sur Camilla pour savoir comment s’habiller, se coiffer ou se tenir en société. Si j’étais toujours maître espion en Avalon, je suis certain que je n’aurais pas pu la voir grandir comme cela a été le cas ces dernières années.

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—Les minutes durent des heures ave- Non mais tu te maquilles sans voir ton reflet ?!

—Ce n’est pas si compliqué tu sais petit frère. Après tout, tu te coiffes bien à l’aveuglette toi aussi ?

—Admets plutôt que mère t’as aidée à faire ton chignon ! J’ai entendu ses pas sortir de ta chambre.

Caleb, mon fils, était plus jeune d’à peine une année. Normalement, nous fêtions d’abord son anniversaire avant celui de sa sœur mais cette année, nous avons préférer les fêter en même temps, cela bien que nous nous doutions que cela provoquerait quelques chamailleries entre eux. Cependant, je faisais confiance à mon fils pour ne pas nous faire une scène de jalousie avant l’arrivée des cadeaux, surtout que cette fois-ci, ce ne serait pas un livre ou une babiole comme les autres fois car il était en train de développer une tendance un peu fâcheuse à l’accumulation… »

En entendant cela, Lilith ne put retenir un rire face au fait que leur père avait très bien cerné le côté matérialiste de Caleb.

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—Merci père… fit son cadet entre ses dents.

—Je pense que tes collections de cailloux, fossiles et autres l’ont beaucoup marqué, se rappela la jeune femme, ayant encore en mémoire la chambre pleine à ras-bord de ces objets et qu’ils avaient finalement revendus pour faire de la place. Le pauvre Serre avait causé un éboulement chez toi en se posant sur un tas de fossiles qui n’était pas très stable…

—Oui bon…

Son petit frère rougit de honte à ce souvenir, ce qui était logique vu que le vieux hibou l’avait regardé de travers pendant des jours jusqu’à ce qu’il finisse par ranger sa chambre. Après cela, l’oiseau avait accepté d’y revenir pour faire sa sieste quotidienne puis, plus tard, veiller à ce que Perle et Cannelle ne soient pas victimes d’une mésaventure similaire.

« Même si Caleb est parfois jaloux de sa sœur, je l’aime autant qu’Elisabeth et j’ignore s’il en aura conscience un jour. Plus le temps passe et plus Camilla trouve qu’il me ressemble, un point sur lequel je ne peux pas lui donner tort…

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—J’ai fini petit frère !

—Pas trop tôt…

—Toi t’as ta tête des mauvais jours… Tu veux en parler ?

—… D’accord.

Elisabeth aimait beaucoup son frère et le fait qu’ils aient peu d’écart d’âge a certainement contribué à leur bonne entente. Camilla et moi faisions de notre mieux pour leur faire faire des activités ensemble et, bien que chacun avait ses préférences, ils restaient proches et cela me rassurait de les voir ainsi, surtout après avoir pu constater à Avalon les effets néfastes que la séparation avec sa sœur ainée Teresa avaient pu avoir sur Viktor dans sa jeunesse. Jamais je n’aurais osé faire cela à mes enfants, surtout à Caleb qui assumait mal son absence de forme sombre et qui souffrait d’un manque de confiance en lui à cause de cela. Heureusement, j’avais réussi à dérober une partie des recherches de Viktor en quittant Avalon et ce qu’il avait découvert avait réussi à apaiser mes inquiétudes sur l’avenir de mon fils…

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—On s’est encore moqué de toi ?

—Non je… Tu crois que je n’aurais jamais de forme sombre ? Normale-

—Arrête, tu es très bien comme tu es ! Ce n’est pas un drame et puis je suis sure que les autres sont jaloux car du coup, tu restes beau en toutes circonstances !

—Ouais… Ou bien il y a problème avec moi…

—Caleb, si c’était le cas, mère et père s’inquièteraient beaucoup plus pour toi ! Or, tu l’as bien vu : ils nous traitent sur un pied d’égalité depuis notre plus tendre enfance. Laisse-les autres jaser si ça les amuse et, s’ils te croient faible, je viendrai t’aider à leur botter les fesses !

—… Merci sœurette.

—C’est toujours un plaisir petit frère.

A Avalon, Viktor faisait des recherches sur les alignements rares, certainement parce qu’il en possédait lui-même un. Ses notes étaient précises et nombreuses, me permettant ainsi de savoir que Caleb avait certainement obtenu l’alignement de Cœur Vaillant, soit un équilibre parfait entre sa part de Lumière et celle de Ténèbres. Souvent, ceux possédant cet alignement devenaient de célèbres héros comme Héraclès qui était le héros favori de Joshua le Téméraire, Shéhérazade qui avait usé de ses talents de conteuse pour mettre fin à la terrible sentence qu’un ancien roi d’Heaven infligeait à ses jeunes épouses, le chevalier Galaad le Pur qui a côtoyé les premiers rois d’Avalon… J’avoue que cette découverte m’avait un temps fait avoir de grandes ambitions pour Caleb mais en me remémorant que Xanthe, le père de Viktor, avait forcé son fils à devenir un grand magicien sans se soucier de ce qu’il voulait vraiment, j’ai jugé préférable de ne pas lui faire cela, un point sur lequel j’eu le soutien de Camilla.

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—Les enfants ? Votre père et moi vous attendons en bas.

—Nous arrivons tout de suite mère !

Lorsque j’ai dû quitter Avalon avec ce coffret, j’avais décidé de retourner dans cette vallée étrange que j’avais trouvée en quittant les frontières de Midgard. Quelle n’a pas été ma surprise de découvrir que des démons venaient y trouver refuge quand le jour menaçait de les tuer. J’ai un temps craint pour ma vie mais ce coffret que Margaux m’avait confié ne leur plaisait pas et les dissuadaient de m’attaquer, faisant que je me demandais ce que la Ténébreuse d’Avalon avait pu faire avant de disparaitre. Lorsque j’ai envisagé de cacher cet objet dans une grotte, quelqu’un m’en empêcha en m’avertissant que cela serait désastreux pour la vallée si je le faisais. Cette personne, c’était Camilla, la première vampire que j’eu rencontré de toute ma vie… et aussi celle qui allait faire de moi un immortel puis m’offrir une vie à laquelle, en temps que maître espion, je n’osais rêver. Jamais je ne pourrais lui être assez reconnaissant pour tout ce qu’elle m’a apporté…

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—Ah ! Voilà enfin la reine de la soirée ! Bon anniversaire Elisabeth !

—Merci père ! Vous êtes toujours aussi élégant.

—Et toi, tu es resplendissante ma fille. Tu es plus belle que n’importe quel joyau à mes yeux.

S’il y a une chose dont j’étais convaincu, c’était que vampire ou non, mes enfants n’auraient jamais pu être aussi heureux s’ils avaient vécu en Avalon où je me sentais parfois comme étouffé par les mœurs imposées par l’Eglise, faisant que quitter mon royaume d’origine était toujours comme une vraie bouffée d’oxygène à mes yeux. Heureusement, Joshua le Téméraire comprenait mon malaise, ayant lui-même des démêlés par les autorités religieuses de son pays dont ils trouvaient les idées rétrogrades. Même si feu mon roi ne disait rien publiquement sur ce qu’il pensait de la façon dont l’Eglise traitait ceux qui avaient le malheur de ne pas aimer les personnes qu’ils devaient aimer, il ne cachait pas son mécontentement quand nous étions seuls lui et moi, surtout concernant la noblesse qui cautionnait cela – l’exception la plus notable était Richard Desade qui, avec un père qui était membre du Clergé, était en conflit permanent avec lui et pour cause, j’avais aperçu plusieurs fois le jeune seigneur Desade dans une taverne où, je le savais, se réfugiaient ceux voulant pouvoir garder leurs préférences de partenaires loin des yeux de l’Eglise. Ce qui me dégoutait le plus était l’attitude de Gaston Huntington que je savais avoir une attirance pour les deux sexes : en échange de diverses richesses dont il faisait don au Clergé, celui-ci fermait les yeux sur ce qu’il faisait avec ses serviteurs… mais exécutaient ceux-ci lorsque leur maître se laissait d’eux.

Autant être clair : si mes enfants avaient grandis en Avalon, Gaston Huntington serait mort de ma main avant d’avoir ne serait-ce qu’adressé la parole à Caleb. Jamais je n’aurais toléré que ce scélérat s’approche de mon fils et le fasse souffrir comme d’autres avant lui.

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—Caleb ! Bon anniversaire à toi aussi mon fils !

—Merci père… Je… hum…

—Caleb a un petit problème de confiance en lui.

—Lilith !

—Si c’est encore ta forme sombre qui te tracasse mon fils, tu n’as pas à t’en faire. Je suis certain que c’est même une bonne chose pour toi.

—… Merci père.

Il y a quand même des choses d’Avalon qui me manquaient, à commencer par Joshua le Téméraire avec qui Elisabeth aurait eu quelques affinités puis Margaux la Ténébreuse avec qui il m’arrivait de passer mes nuits à observer les hiboux car cette pauvre jeune femme faisait souvent d’atroces cauchemars qui l’empêchaient de trouver le sommeil une fois que le soleil n’était plus visible. J’aurais aimé les voir en ce jour pour célébrer l’anniversaire de mes enfants, cela loin des regards de la noblesse qui était si encline à juger son entourage pour le moindre battement de cils – quel n’avait pas été mon plaisir quand j’ai déclenché un tollé en dévoilant les petits secrets de ces nobles en public, me créant des ennemis mais me faisant gagner le titre de seigneur que le Téméraire me décerna dès le lendemain tout en m’offrant sa plus sincère amitié. Pour eux qui n’avaient pas pu avoir le bonheur qu’ils désiraient, je me devais de savourer chaque instant en leur hommage.

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—Les enfants, vous êtres prêts pour vos cadeaux ?

—Oui mère ! Qu’est-ce que c’est ?

—J’espère que ce n’est pas des robes pour Lilith car autrement, elle va en- AIE ! Hey !

—Je n’ai rien dit quand tu as reçu je ne sais combien de livres l’année précédente !

—On se calme ! Surtout que cette fois-ci, je n’accepterai pas que cassiez vos affaires !

Il était déjà plusieurs fois arrivé que, lors d’une dispute, ils abîment leurs affaires en représailles et lorsque cela se produisait, je me montrais très sévère, forçant l’autre à remplacer ce qu’il avait dégradé afin d’expier sa faute. Seulement là, s’ils s’y amusaient, je serais sans pitié car là, je leur confiai une grande responsabilité et cela, uniquement parce que Camilla avait su me convaincre que l’on devait garder ces deux petits chats alors qu’elle savait bien que je préférai les oiseaux.

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—Miaou !

—Les cadeaux sont arrivés !

Voir leurs regards agrandis d’étonnement face à ce chaton avait été une pure joie pour Camilla et moi-même, un signe évident que nous avions réussi à garder la surprise intacte jusqu’au bout, surtout avec cette petite bête qui était très curieuse comparée à sa comparse qui était plus peureuse. Je n’avais aucun doute sur le fait qu’Elisabeth allait les adorer, surtout vu depuis quand elle nous réclamait un chat pour chasser les souris qui s’attaquaient à ses vêtements. J’étais plus sceptique pour Caleb car même si je connaissais son amour des animaux, j’ignorais ce qu’il penserait de deux chats dans notre foyer, surtout vu le temps qu’il passait avec Serre – vu son empathie pour les oiseaux, je n’avais aucun doute sur le fait qu’il allait devenir meilleur fauconnier que je ne le suis.

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—Oh mais qu’ils sont mignons ! Je les adore ! Merci merci !

—Ce sont des femelles. Je les aie sauvées de la noyade et nourries en cachette pour que vous ne vous rendiez compte de rien.

—Fini les souris chez nous ! Serre va avoir une sacrée concurrence avec vous les filles !

—Miaou ! Miaou !

Ces petites créatures auront une vie bien brève à côté de la notre mais j’étais certain qu’elles allaient se plaire chez nous avec Elisabeth qui serait toujours prête à leur faire des câlins dès que l’occasion se présenterait. En cela, elle me rappelait dame Helena Villareal qui recueillait souvent des animaux errants au sein du château, cela depuis le jour où Viktor, la mort dans l’âme, lui avait confié son chat Merlin dont il était contraint de se séparer car son père Xanthe avait cherché à le noyer pour avoir tenté de le faire tomber – je suspecte l’animal d’avoir voulu sauver son maître de son tyran car ce vieux chat était un excellent juge de caractère, ce dernier ayant déjà mordu avec force le mollet d’un homme ayant voulu emmener une jeune Helena à l’insu de son père, sauvant celle-ci d’un enlèvement qui aurait certainement brisé le seigneur Villareal.

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—Ron ron…

—Elles sont toutes douces. Je peux les prendre avec moi cette nuit ?

—Eh ! Moi d’abord !

—Les enfants, elles sont deux donc ne vous battez pas.

—Oui mère. Celle-ci, je l’appellerai bien Cannelle. Tu es d’accord Lilith ?

—Oui ! Et l’autre, tu es d’accord pour Perle ?

—Parfaitement ! Je garde Cannelle cette nuit et on échange la nuit suivante ?

—Ca me va !

Comme j’étais fier de mes enfants… Ce jour-là était certainement un de mes souvenirs les plus chers à mes yeux et cela, personne ne pourrait me l’enlever… »

D’un signe de la main, Lilith avait fais signe à son frère d’arrêter de lire, ayant senti l’émotion lui monter aux yeux et entendu celle-ci grandir dans la voix de son frère. S’ils continuaient, ils allaient fondre en larmes, c’était certain. Caleb ferma le journal de leur père puis leva les yeux vers elle.

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—Il me manque, lui dit son cadet dont elle vit la main se serrer sur le carnet. J’ai honte d’avoir pu penser qu’il te préférait à moi alors qu’en fait…

—Il nous a toujours aimé tous les deux, fit-elle, nostalgique de ce qui avait été un de leurs derniers jours de bonheur tous ensemble. Mère aussi il l’aimait profondément…

—Oui… Sa mort l’a brisé et il n’a plus jamais sourit après ça.

C’était compréhensible car elle avait été l’amour de sa vie… Et cela, Straud avait dû bien le comprendre car il avait profité de cette occasion pour leur dérober une partie de leurs biens, s’attirant la haine éternelle de leur père ainsi que la leur lorsque le comte de Forgotten Hollow leur déroba leur dernier parent.

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—Quand on sera remis de nos émotions, il faudra inspecter tout ces carnets, déclara Lilith avec fermeté. Visiblement, ils peuvent potentiellement nous aider à savoir ce que Straud a pu voler à père.

—Et une fois que ce sera fait, nous y récupérons comment ? demanda son frère, sceptique.

—Straud a joué les opportunistes en pénétrant chez nous donc nous ferons de même : à la moindre occasion, nous lui rendrons la monnaie de sa pièce.

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