Chapitre 9 : Un bon voisinage

( J'en profite pour créditer Glamgaming dont j'ai emprunté la maison Sakura pour meubler mon quartier.)

Avec la circulation des tramways qui avait repris, le trajet jusqu’au quartier asiatique de Newcrest ne prit pas plus de quarante minutes – qui plus est, Orlando s’était rendu dans la rue commerçante car il lui fallait aller récupérer une commande avant d’être en rupture de stock donc faire le trajet via les transports en commun plutôt qu’à pied était bien plus pratique. Ils avaient traversé une rue très animée puis une autre bien plus calme où Ezekiel, vu le style des maisons, suspectait que devait se trouver le Tome de l’eau.

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Ils descendirent à l’arrêt de la rue des orchidées, le quartier où vivait Orlando et où allait bientôt se tenir le Matsuri, un festival annuel.

—Vous voyez les appartements là-bas ? C’est là que nous allons.

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La construction était ouvertement moderne, tranchant avec le style des deux autres bâtiments se trouvant à côté. Il était clair que cette série d’appartements devait être récente ou avoir été récemment rénovée car la façade était en parfait état. Qui plus est, le côté froid du béton avait été tranché par des plantes aux fenêtres ainsi que de la verdure. L’endroit était composé de huit appartements divisés en deux lots indépendants.

Ezekiel suivit Orlando dans ce qui était indiqué comme le bâtiment B et entra au 2B, soit le fameux pressing qui, effectivement, n’était pas très vieux. Une femme d’environ cinquante-cinq ans tenait la caisse tout en discutant avec un jeune homme qui essuyait ses mains avec un torchon.

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—Je suis de retour maman, fit Orlando en entrant dans le local.

—Ah enfin ! s’exclama sa mère avec joie. On va pouvoir s’attaquer à ces costumes pour le Matsuri !

La mère d’Orlando – l’apprenti sorcier crut comprendre qu’elle se nommait Fabienne – prit le paquet et le porta à l’arrière du pressing. Elle revint au bout d’une dizaine de secondes puis, semblant réaliser qu’une nouvelle tête était présente, elle lui fit un sourire amical.

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—Bienvenue au pressing Sewin, dit-elle avec politesse. Que désirez-vous ?

—Maman, je te présente Ezekiel qui m’a gentiment aidé et à qui j’ai proposé de régler le souci que tu peux voir ici, précisa Orlando en désignant le magicien.

—Oh, cette tache ? Donnez-moi ça mon garçon !

—Euh… lâcha Ezekiel. Tout de suite ?

Ce n’était pas qu’il était pudique – pas comme Iowa qui détestait être vu torse nu en public – mais il était un peu prit de court là.

—Elle veut dire que tu peux la suivre à l’arrière, précisa l’homme avec un sourire amusé. Par contre, je te souhaite d’aimer les chemises pleines de chichis.

Le jeune homme qui était là avant eux n’était clairement pas employé ici et, vu son apparence ainsi que les quelques outils qu’il voyait plus ou moins dépasser des poches du pantalon de celui-ci, il n’était probablement pas un client.

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—Nathan, au lieu de critiquer mes goûts vestimentaires, tu as regardé le sèche-linge ? questionna le gérant d’une pressing avec une pinte d’agacement.

Le dénommé Nathan redevint sérieux face à la question d’Orlando.

—Je vais devoir l’embarquer dans mon atelier pour l’inspecter plus en profondeur mais je ne suis pas très optimiste. Il faudra que vous envisagiez d’en racheter un.

—Mince… fit Orlando avec dépit. Je regarderai les comptes avec Momoko demain. Merci pour tout Nathan.

—Y a pas de quoi.

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Après cela, tous passèrent à l’arrière du pressing. Orlando et Ezekiel aidèrent Nathan à mettre le fameux sèche-linge en panne sur un diable pour qu’il puisse l’emmener dans son atelier – à ce qu’il cru comprendre, il était situé dans l’appartement 1B, soit juste à côté, ce qui devait être très pratique pour les Sewin. Puis le gérant du pressing récupéra les vêtements tachés pour les laver tandis que sa mère lui proposa d’essayer quelques habits.

—Vous pouvez vous changer là-dedans, dit-elle en indiquant le placard.

—Bien, merci.

L’apprenti sorcier commença donc à essayer les hauts qui lui avaient été fournis en remplacement de ceux tachés par le diabolo violette – il dut cependant ôter sa casquette pour éviter d’être gêné. Quasiment tous les habits qui lui avaient été proposés étaient de couleur claire, ce qui ne le dérangeait pas vraiment. Il enfila donc le premier qu’il trouvait un peu… bizarre.

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—C’est normal que je ne puisse pas le fermer complètement ? demanda-t-il.

—C’est le style du vêtement qui veut cela, précisa Orlando.

Visiblement aussi peu convaincu que lui, les Sewin l’encouragèrent à essayer autre chose. Cette fois-ci, c’était beaucoup plus décontracté mais peut-être un peu trop.

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—L’ensemble est terne.

—Je suis d’accord Maman. Un foulard plus coloré aurait été mieux.

Encore une fois, Ezekiel se changea et, cette fois-ci, ce qu’il essaya était très habillé. Même son père hésiterait avant de porter ceci.

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—C’est un peu trop pour moi…

Orlando se mit à réfléchir puis, soudain, il sembla avoir eu comme une illumination. Il alla ouvrir un placard et en sortit de nouveaux habits.

—Je pense que ceci conviendra.

Un peu sceptique, l’apprenti sorcier essaya tout de même l’ensemble qui était composé d’un débardeur noir, d’une chemise à manches courtes blanche et d’une casquette marron foncé. Cette fois-ci, il se sentait parfaitement à l’aise.

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—Ah ! Je savais bien que ce serait la bonne combinaison ! s’exclama Orlando avec joie.

—J’avoue que j’aime bien, admit Ezekiel qui se sentait déjà plus à son aise ainsi. Il faudra juste que je m’habitue à la chemise blanche.

—Vous pouvez même la garder ! Nathan la salirait en une seule minute comme la dernière fois qu’il l’avait mise !

—Ce sont ses habits ?

—Oui mais ne vous inquiétez pas. Il ne vous en voudra pas si vous les gardez.

Ezekiel était quand même un peu gêné. Il faudra quand même qu’il lui rende ses affaires dès que possible.

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—Bon, on devrait pouvoir commencer la visite…

—Orlando ! interrompit Fabienne. Nous avons encore du travail sur la robe et il faut la finir pour le Matsuri !

—Oups… J’avais oublié.

—Ce n’est pas grave, je peux me débrouiller seul, déclara le magicien.

—Non, je vais trouver une solution… Ah si ! Je reviens dans dix minutes maman.

Sur ce, Ezekiel suivit Orlando à l’extérieur puis ils montèrent l’escalier du bâtiment B, arrivant à l’étage où se situait deux appartements.

—Juste là, vous avez le 4B où je vis avec ma mère. Nous allons chez notre voisine au 3B.

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Devant le 3B, des toiles étaient présentes, chacune représentant un sujet différent. Orlando sonna et une voix féminine leur répondit que c’était ouvert. Ils entrèrent donc dans une pièce colorée et décorée d’une façon assez unique. La propriétaire des lieux était une jeune femme aux traits asiatiques qui les invita à venir s’asseoir dans sa pièce à vivre.

—Bonjour Din. Je te présente Ezekiel que j’ai emmené dans notre quartier après qu’il ait eu un petit accident vestimentaire.

—Je suis juste rentré dans une fille et son diabolo violette, précisa l’intéressé.

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Il se garda juste de dire que c’était une jolie fille avec un magnifique sourire et qu’il avait très envie de la revoir encore une fois.

—Enchantée ! Je suis Din Chen, artiste peintre. Je doute que vous me connaissiez.

Chen ? Le nom lui disait pourtant quelque chose… Il lui semblait l’avoir vu au musée de Newcrest.

—Vous n’auriez pas exposé au musée une fois ? demanda le magicien, curieux.

—Oh ? Je suis agréablement surprise. D’habitude, mon nom n’évoque rien d’autre que la Chine à ceux qui l’entendent.

—Pardon de venir te déranger Din mais j’ai promis à Ezekiel un tour du quartier asiatique et j’ai un empêchement.

—Je te remplace, t’inquiète pas pour ça. Je comptais justement aller m’aérer un peu l’esprit.

Sur ces belles paroles, Orlando retourna à son travail et l’apprenti sorcier partit avec l’artiste jusqu’à l’arrêt de tramway pour aller voir de plus près certains endroits du quartier asiatique. Ils descendirent à l’allée des cerisiers et ainsi commença leur promenade touristique.

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A force de discuter, Din lui avait dit qu’elle préférait être tutoyée tout en lui montrant les plus vieux bâtiments du coin et en lui donnant les grandes lignes de leur histoire à chacun. Ezekiel apprit ainsi que la jeune femme avait de la famille originaire de Shang Simla du côté de son père tandis que du côté de sa mère, elle avait des origines vietnamiennes.

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Puis à un moment, ils passèrent devant une résidence…

—Ici, c’est la maison familiale des Reiji. Ils sont originaires de Kyosims mais de tous ceux de notre communauté, ce sont eux qui sont à Newcrest depuis le plus longtemps. Ils possèdent quelques commerces et un spa.

—Intéressant.

—Si on veut oui. Mes parents voulaient que j’épouse leur fils mais comme je n’étais pas d’accord, je suis partie vivre seule.

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Ezekiel garda en mémoire l’adresse de la maison : 25 rue des chrysanthèmes. Si le Tome de l’eau était quelque part, il était très probable que cela soit ici mais étrangement, très peu de magie émanait des lieux, ce qui lui laissait penser que soit le Tome n’était pas utilisé, soit qu’il était ailleurs.

Ils retournèrent à l’allée des orchidées avec le tramway et Din l’invita au parc où allait bientôt se tenir le Matsuri. Les stands colorés étaient en train d’être montés tandis que d’autres étaient déjà prêts, n’attendant plus que leur propriétaire et ce qu’ils allaient proposer. Lui et la jeune femme s’installèrent à une table d’un espace café.

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—Bon, c’est tout pour la visite ! Dans trois jours, le Matsuri commencera et durera toute la semaine. Je te recommande de venir au moins jeter un coup d’œil.

—Pas de souci, je viendrai.

—Super ! Tu ne le regretteras pas !

—On dirait que ça s’amuse bien par ici.

Ezekiel se tourna pour voir arriver Nathan vers eux. Ce dernier les salua de la main et s’assit à leur table après s’être penché pour embrasser affectueusement Din sur la joue.

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—Nous n’avons pas été correctement présentés je crois. Nathan Sunshine, homme à tout faire.

—Ezekiel Blue-Magenta, enchanté. Oh et pour tes habits…

Nathan l’arrêta d’un geste de la main.

—Garde-les. Je ne comptais pas les récupérer.

—Il ne vaudrait mieux pas vu comment ils auraient fini, ajouta Din avec ironie. Les chemises blanches et le cambouis ne vont pas bien ensemble.

—Me dit celle qui fait de la peinture toute la journée.

Aux regards que ces deux-là échangeaient et face à cette évidente complicité entre eux, le magicien sentait une puissante alchimie entre Din et Nathan. Qui plus est, vu leur gestuelle, ils n’étaient certainement pas que de simples amis.

—Vous êtes en couple n’est-ce pas ?

—Depuis bientôt deux ans suite à un week-end à Granite Falls, confirma l’homme à tout faire.

—Et fiancés depuis une semaine.

Pour preuve, Din lui montra une modeste bague de fiançailles en argent avec un grand sourire. Ezekiel s’apprêtait à les féliciter quand il sentit son téléphone portable vibrer dans sa poche. Quand il vit qui essayait de le joindre, il comprit que sa petite sortie allait tourner court : c’était ses parents qui, ne le voyant pas rentrer, avaient dû chercher où il était via la boule de cristal.

Il s’excusa auprès du couple puis s’éloigna avant de prendre une grande respiration et de décrocher son téléphone…

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—MAIS QU’EST-CE QUE TU FICHES LA-BAS AU JUSTE ?!

… et faillit devenir sourd en entendant sa mère, manifestement très en colère. Il entendait son père derrière qui essayait de la calmer un peu pour pouvoir en placer une.

—Maman…

—Non ! Tu leur dis au revoir puis tu rentres Ezekiel ! Si les Reiji apprennent que quelqu’un comme toi traîne dans leur quartier, tu es mort !

Ca, il le savait très bien. Cependant, il ne les avait pas croisés lorsqu’il avait fait la visite avec Din.

—Très bien…

—Parfait ! On t’attend !

Puis sa mère raccrocha avec force. Honnêtement, il aurait aimé continuer à traîner un peu par ici, surtout qu’il était curieux de voir ce fameux Matsuri de plus près, mais le risque de finir du mauvais côté d’un katana ne le séduisait pas vraiment bien qu’il aurait préféré au moins savoir où se trouvait exactement le Tome de l’eau.

Ezekiel alla retrouver Din et Nathan pour leur annoncer qu’il devait rentrer chez lui…

—Tu peux peut-être manger au resto avec nous avant ? demanda la jeune femme. Orlando termine son travail dans cinq minutes.

—Je n’ai pas envie de vous déranger plus longtemps…

—Tu ne nous déranges absolument pas ! s’exclama l’homme à tout faire. Qui plus est, on t’invite !

—Tu veux dire moi Nathan. Le restaurant appartient à ma famille.

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La jeune femme avait mentionné cela avec une légère grimace, ce qui amusa son fiancé.

—Bon, d’accord, céda le magicien.

—Parfait ! On va aller voir Orlando pour qu’il te prête des vêtements car ils sont assez stricts sur le code vestimentaire chez les Chen.

Aussitôt dit, aussitôt fait. Orlando lui avait prêté un costume assez classique et une fois tout le monde prêt, ils s’étaient retrouvés devant ce fameux restaurant qui était un petit établissement. Ils entrèrent à l’intérieur où la décoration était épurée et où le bruit des talons de la jeune femme résonnait sur le carrelage sombre.

—Mademoiselle Chen ! C’est toujours un plaisir de vous voir !

—Pour la dernière fois, arrêtez de me servir du mademoiselle à tout bout de champ ! fit Din, exaspérée. Je ne vais pas hériter de cet endroit : il sera à ma sœur qui est bien plus intéressée par cela que moi.

—Très bien mademoiselle Chen.

—… Dois-je vous marcher sur le dos avec des talons aiguilles pour que vous compreniez enfin ?

—Si cela peut vous satisfaire mademoiselle Chen…

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Face à cet échange, les garçons avaient du mal à ne pas rire, Ezekiel y comprit en voyant la tête que faisait Din. Elle les regarda d’un œil noir tandis que le maître d’hôtel leur indiqua une table proche – il était tôt et, avec tout le monde qui se préparait pour le Matsuri, il était facile de trouver une table dans ce restaurant.

Une fois installés, Nathan prit la main de sa fiancée pour l’embrasser tendrement, ce qui sembla calmer l’artiste, pendant que le magicien et Orlando regardaient la carte – vu ce qui y était proposé et les prix, il n’osait pas trop commander.

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—Prenez tout ce que vous voulez les garçons ! lança Din. Même si j’insistais, personne ne voudra me laisser payer ici.

—Tu es un peu comme leur princesse…

—Ceci ne sera jamais mon royaume ! Rien que pour ça, j’ai hâte de quitter Newcrest après notre mariage…

—Si je puis me permettre, Orlando et toi m’avez un peu parlé de vous mais je ne sais pas grand-chose sur toi Nathan.

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Une serveuse passa prendre leur commande et leur suggéra de prendre quelques cocktails maisons. Si Ezekiel et Orlando se laissèrent tenter, Din préféra prendre un thé tandis que son fiancé opta pour un simple verre d’eau.

—Que dire… commença Nathan, l’air pensif. Monsieur flanelle t’as raconté pour l’incendie ?

—Dans les grandes lignes.

—Moi et Orlando vivions dans le même immeuble. Ma mère est morte d’un cancer quand j’étais enfant donc j’étais seul avec mon père. Ce fameux soir, le feu a prit dans la chaufferie dans une nuit de janvier, pendant que toute le monde dormait. Mon père est mort asphyxié par les fumées alors qu’il essayait d’aider des parents à retrouver leur gamine.

—Je suis désolé.

—Ne le sois pas. S’il n’avait pas été là, il y aurait eu plus de victimes ce soir-là.

Face au voile de tristesse dans le regard de Nathan, ce fut Orlando qui poursuivit.

—Il y avait du monde à reloger de toute urgence et nous avons passé quelques nuits à l’hôtel quand on nous a proposé de nous installer dans cette résidence qui était tout juste finie à l’époque. Ils recherchaient un homme d’entretien donc ma mère et moi avons immédiatement recommandé Nathan.

—D’ailleurs, je n’aurais pas été là, ces escaliers n’auraient pas eu leurs rampes ! Il était hors de question que je laisse ta mère les monter alors qu’ils étaient aussi dangereux pour elle !

Le ton était redevenu plus joyeux quand arriva leur commande. Si Orlando s’était contenté d’une simple soupe, ce n’était pas le cas des autres – Ezekiel se demandait encore comment il allait manger ce qu’il avait devant lui car il ne s’était absolument pas attendu à ceci.

—Sinon Ezekiel, que peux-tu nous dire sur toi ?

Il s’était attendu à cette question. Heureusement, il savait quoi répondre.

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—Pas grand-chose de passionnant. Je vis avec mes parents au sud de Newcrest et je travaille avec eux.

—Sur quoi au juste ? demanda Din, curieuse.

—Ils aiment bien faire des recherches sur divers sujets comme l’histoire ou encore la littérature. Dernièrement, j’ai été à Oasis Springs pour leur trouver quelques informations sur un vieux temple qui s’y trouve et le hasard a voulu que je sois présent quand les ruines ont été découvertes.

—J’ai vu ça dans le journal ! C’était incroyable !

Ils discutèrent un moment d’Oasis Springs, des vestiges d’Heaven et, à force, Ezekiel apprit que Nathan et Din, une fois mariés, envisageaient d’aller s’installer là-bas à la condition que Nathan parvienne à entrer en tant que mécanicien au centre spatial – Din étant une artiste, elle avait juste besoin d’un atelier pour travailler mais financièrement parlant, si son fiancé n’avait pas d’emploi garanti, il n’était pas envisageable pour eux de déménager.

Puis la conversation dérapa un peu quand Orlando mentionna le fait qu’il n’aurait plus à laver leurs affaires, précisant au passage qu’il avait vu défilé pas mal d’ensemble de lingerie en soie et de caleçons en coton, certains dans un état assez douteux.

—Avouez que vous profitez de l’absence de Momoko pour parler sous-vêtements au resto… accusa Nathan en regardant sa fiancé et son ami.

—J’ai honte de l’admettre mais il est vrai que la pauvre n’aime pas beaucoup parler chiffon en règle générale.

—Dites-le clairement les garçons : elle est très prude.

—Mais super gentille.

Din allait répliquer quand elle sembla noter quelque chose au niveau de la réception.

—Quand on parle du loup… Momoko !

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A ce moment-là, Ezekiel réalisa qu’une jeune femme était à la réception et vêtue de façon très classique si l’on faisait la comparaison entre elle et Din. La dénommé Momoko se tourna vers eux et vint timidement les saluer.

—Bonsoir Din-chan. Nathan-kun, Orlando-kun.

Momoko avait une voix douce et les salua chacun leur tour en s’inclinant légèrement et avec respect. Cependant, elle marqua un temps d’arrêt en voyant le magicien.

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—Tu viens de finir le travail Momoko ? demanda Nathan.

—Oui. Je voulais juste demander si le chef pouvait me faire un plat à emporter pour moi et mon frère. Je dois finir un programme et lui est en plein entrainement pour le Matsuri.

—A ce sujet ma petite Momoko, ma mère et moi avons bientôt fini ta robe. Tu seras superbe !

Les joues de la jeune femme rosirent à l’entente de ce compliment et elle remercia Orlando d’une petite voix timide. Ezekiel reconnaissait qu’il la trouvait plutôt mignonne.

—Ma petite Momoko, je te présente Ezekiel qui a bien voulu supporter Din toute la journée.

—Elle m’a juste montré le quartier, rien de plus.

Din jeta un regard lourd de sous-entendus à Orlando tandis que l’autre jeune femme eut un léger rire amusé. Puis elle s’inclina respectueusement face au magicien.

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—Enchantée Ezekiel-san. Je me nomme Momoko Reiji.