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Photo du rédacteurKaleiya Hitsumei

Chapitre 14.5 : Eurydice Fox-Pesetas

Quand Marcus Pesetas, escroc dans l’immobilier rencontra Laurel Fox, une petite voleuse qui survivait comme elle le pouvait, l’alchimie fut immédiate. Ils avaient fait quelques cambriolages et escroqueries ensemble avant de s’installer à Newcrest pour se faire discrets ainsi qu’avoir une vie de couple plus dans la norme. Ils avaient acheté un restaurant puis eu deux enfants dont ils étaient fiers : Oliver, leur aîné qui était brillant et qui aspirait à reprendre la gestion du restaurant, puis Eurydice, leur cadette qui était cultivée et qui cherchait encore sa voie.

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Enfant, Eurydice était très réservée, préférant lire plutôt que jouer avec les autres. Son frère Oliver l’avait protégée de bon nombre de brutes qui voulaient l’embêter mais elle n’avait quasiment aucun ami. Elle passait souvent son temps libre au restaurant avec sa mère ou bien au parc près de sa maison, cachée dans un coin où l’on ne viendrait pas l’empêcher de lire.

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Mais un jour, dans ce même parc, elle rencontra celui qui fut son premier vrai ami…

—Je peux m’asseoir ici ?

—Hein ? Heu… Oui.

—Merci !

En levant les yeux de son livre, elle vit que lui aussi était venu pour lire et sourit en voyant le titre de son livre.

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—Tu aimes les romans policiers ? lui demanda-t-elle, curieuse.

—Je lis un peu de tout, répondit-il en haussant les épaules. Dernièrement, j’ai fini un livre d’astronomie. Et toi ? Tu aimes le surnaturel pour lire l’Encyclopédie des Monstres ?

—Ca m’intéressait plus que les BD que lisent mes camarades.

Ce n’était pas qu’elle n’aimait pas les bandes dessinées quand elle était petite mais elle n’accrochait pas à celles dont raffolaient les autres enfants, préférant celles de son père qui avaient des textes plus élaborés.

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Les jours passaient et tous deux se retrouvaient toujours sur le même banc pour lire au calme. A force, ils avaient chacun repéré les lectures de l’autre et il leur arrivait de s’échanger des livres pour ensuite en parler entre eux.

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—J’avoue que le coup du narrateur coupable, j’ai mis du temps à le réaliser. C’était bien vu !

—N’est-ce pas ? On est tellement habitués à ce que ce soit quelqu’un d’autre que l’on en oublie que celui qui raconte peut aussi être l’assassin.

—Ouais. Ca prend totalement au dépourvu !

Une fois, Eurydice et lui avaient entendu de la musique au parc et, pour s’amuser, ils s’étaient mis à danser dessus. Elle avait ainsi constaté que son ami n’était pas très doué en danse et du coup, elle lui avait appris quelques pas que lui avait montré son père.

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Ce garçon, elle n’avait jamais su comment il s’appelait et vice versa – d’ailleurs, avec le recul, elle se demandait encore comment c’était possible –, faisant que lorsqu’il n’était plus venu au parc, elle ne savait pas comment le retrouver. Elle avait donc espéré secrètement le croiser au collège mais malheureusement, il n’y était pas, faisant qu’Eurydice supposa qu’il avait dû déménager. Par contre, elle avait rencontré sa meilleure amie, Erika, avec laquelle elle resta très proche, y compris durant l’année où elle étudia à l’étranger.

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C’était d’ailleurs peu après le départ d’Erika que, distraite, elle était rentrée dans quelqu’un alors qu’elle avait un verre de diabolo menthe à la main…

—Désolée ! s’était-elle exclamée en réalisant ce qu’il venait de se passer. J’étais dans la lune.

—Y a pas de mal…

En croisant le regard de celui qu’elle avait heurté, elle crut qu’elle était en train de rêver : qui d’autre que lui pourrait avoir des yeux si bleus et des cheveux roux ? C’était une sacrée coïncidence… avec de sacrées tâches quand elle vit qu’elle ne s’était pas loupée avec son diabolo menthe. Elle était gênée, surtout qu’elle était face à, comme dirait Erika, un pur spécimen de beau gosse.

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—Mince ! s’était-t-elle exclamée avec un léger rire nerveux. Ce n’était vraiment pas le jour pour que je prenne un diabolo menthe on dirait.

—C’est rien, avait-il dit en lui souriant. Ce n’est que des vêtements, ça se lave.

Elle se sentait encore bête de ne pas avoir été fichue de lui dire autre chose que ça… et de lui avoir ruiné ses fringues. Et puis il avait toujours le même sourire que quand ils étaient gosses.

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—Ca m’embête quand même, avait-elle déclarée en essayant de se souvenir où était le pressing le plus proche.

—Moi aussi j’étais dans la lune donc…

Au moment même où elle allait lui proposer de lui rembourser le nettoyage, son téléphone portable sonna et, à l’entente de la sonnerie, elle sut que quelque chose clochait. Après tout, les rares fois où sa mère lui téléphonait au lieu de lui envoyer un texto, c’était souvent parce que c’était urgent. Eurydice avait donc décroché et entendu sa mère lui dire de rentrer immédiatement, sur un ton qui n’admettait aucune discussion.

Inquiète, elle avait dû vite partir, omettant de demander à ce garçon au moins son nom ou son numéro de téléphone.

Une fois chez elle, elle avait trouvé ses parents au salon, la mine sombre. Elle s’était demandé un instant ce qu’elle avait bien pu faire mais compris vite que cela n’avait rien à voir avec elle quand elle entendit leurs questions : Oliver était revenu à la maison dans un état pitoyable et s’était enfermé dans sa chambre, refusant d’ouvrir à qui que ce soit. Personne ne savait ce qu’il s’était passé et Eurydice, après s’être changée, s’était jointe à sa mère pour essayer de convaincre son frère d’ouvrir sa porte… ce qu’il fit après un concert de guitares mal accordées.

Autant dire que ses parents avaient cuisiné un moment Oliver pour savoir ce qu’il se tramait mais celui-ci refusait d’en parler… et quand, le lendemain, il avait subit cette humiliation publique au lycée, elle comprit qu’il était terrorisé à l’idée d’être rejeté pour ce qu’il était. Elle lui avait longuement parlé sur le chemin du retour et, avec pas mal de persuasion, l’avait convaincu de ne pas tout garder pour lui.

Le soir même, ils étaient tous réunis au salon et Oliver avoua son secret : il était gay.

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Face à cet aveu, leur mère avait jeté un coup d’œil à leur père qui, lui, souriait en coin en révélant qu’ils avaient eu des soupçons depuis un moment déjà et que ça ne changeait rien à leurs yeux. Puis Eurydice encouragea discrètement son frère qui révéla à ses parents qu’il avait bêtement dévoilé ses préférences à un garçon qu’il aimait et que celui-ci et ses amis lui menait une vie infernale depuis. Là, leur mère était à deux doigts d’exploser en entendant cela mais heureusement, ils purent l’empêcher d’aggraver la situation.

Le lendemain, profitant que son frère était au restaurant familial pour aider un peu, Eurydice avait essayé de régler ça elle-même mais sans Erika pour leur foutre la trouille, les garçons n’avaient pas peur d’elle et la regardait plus comme un morceau de viande que comme une personne.

Rentrée chez elle de mauvaise humeur, elle s’était mise à jouer sur sa guitare pour essayer de se calmer, ce qui n’avait pas été une grande réussite. Peu de temps après, à sa grande surprise, elle s’était retrouvée nez à nez avec les jumelles Gregorio qui lui proposait de l’aider… ce qu’elle mit un certain temps à accepter. C’était grâce à ces deux-là qu’elle avait jeté aux orties cette image de fille modèle qu’elle avait depuis gamine et qui en fait, ne lui correspondait pas vraiment dans le fond.

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Quand Erika l’avait revue, ce changement de look ne lui avait posé aucun souci et leur amitié était repartie comme avant son départ… avec des fois une sortie en compagnie des jumelles et d’Oliver le temps qu’il finisse son année de terminale pour aller étudier à Windenburg.

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Concernant son avenir, Eurydice était restée dans le brouillard pendant longtemps, y compris après que les jumelles soient, à leur tour, parties commencer leurs études supérieures. Elle n’était pas à l’aise en informatique comme l’était Erika – sa meilleure amie avait le pseudo Feathers au Pirathon et elle réduisait petit à petit son écart avec une certaine Dynamite03 avec qui elle était en compétition – et ses domaines de prédilection étaient surtout artistiques donc la logique voulait qu’elle aille dans cette voie.

Ce fut la raison pour laquelle Windenburg lui semblait un bon choix et qu’elle s’était préparée à aller aux portes ouvertes de l’université… sauf que c’était sans compter ces fichues grèves qui avaient causé l’annulation de son train ! Elle avait dû attendre le suivant dans la rue marchande en pestant et, juste après qu’elle se soit prit un truc à boire, il avait fallut qu’elle rentre dans quelqu’un !

Mais il fallait admettre que le destin avait quand même un drôle d’humour : la personne dans qui elle était rentrée était son fameux ami d’enfance ! Cette fois-ci, c’était lui qui l’avait reconnue – le coup du diabolo menthe lui était vraisemblablement resté en mémoire – et elle avait enfin pu avoir son numéro ainsi que son prénom : Ezekiel.

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Si elle n’avait pas été pressée, elle aurait essayé de rattraper dès maintenant ce temps bêtement perdu mais elle allait devoir attendre… et puis ça lui laissait le temps de réapprendre à le connaitre.

Qui plus est, elle n’avait pas prévu qu’elle devrait essayer d’organiser un rencard entre son frère et le professeur Smith, ce qui l’arrangeait bien dans un sens car enfin, Oliver se sentait mieux dans sa peau et il avait trouvé à Windenburg des personnes bien plus tolérantes.

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Du coup, comme elle ne comptait pas tenir la chandelle et qu’Erika était repartie à Newcrest car le programme en informatique ne lui convenait pas, elle avait fini par appeler Ezekiel… et lui avait raccroché au nez quand il l’avait un peu trop titillée à son goût. Mais le jeune homme ne s’était pas laissé faire et avait poursuivi leur conversation par sms jusqu’au matin.

Comme Giulia Gregorio, qui étudiait la musique à Windenburg, partait pour San Myshuno demain, Eurydice lui avait proposé de se faire une sortie entre amies vu que cela faisait un moment qu’elles ne s’étaient pas vues. Elles s’étaient donc retrouvées à un bar très apprécié des étudiants pour discuter et s’amuser un peu.

—Tu t’es brouillée avec Lucinda ?! s’exclama Eurydice quand son amie lui avoua cela. Mais c’est ta sœur ! Qui plus, ta jumelle !

—Je sais oui, fit Giulia en soupirant. Mais bon, qu’elle fasse ce job pour gagner du fric, ça me plait pas et puis si j’étais restée, ça aurait été invivable.

—Sérieux, tu boudes Lucy juste parce qu’elle fait du mannequinat pour payer ses études qui, soit-dit en passant, sont plutôt cool je trouve.

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Lucinda Gregorio, la sœur jumelle de Giulia, était entre deux villes : elle avait ses cours à Newcrest et ses séances photos à San Myshuno. Eurydice avait vu certains magazines où elle apparaissait et elle devait reconnaître que Lucy se débrouillait très bien dans ce domaine ! En même temps, au lycée, elle avait toujours été très photogénique mais les garçons l’évitait car Giulia était souvent avec elle et aussi parce qu’elle était une passionnée des vampires – Eurydice avait été une des rares personnes à pouvoir débattre avec elle sur ce sujet car elles avaient échangé pas mal de livres sur le surnaturel.

Histoire de changer de sujet, Eurydice questionna Giulia sur le programme de l’université tandis que le barman lui servait son diabolo pêche – ses oreilles percevaient le son d’une guitare qui jouait de la musique country, probablement venant de la scène juste derrière elle.

—Les cours sont sympa, les profs aussi, lui répondit celle aux cheveux bleus. Après, ça dépend c’que tu veux faire plus tard.

—Sincèrement, j’suis pas très fixée là-dessus, avoua la rousse avant de boire une gorgée de sa boisson. J’avoue que je ne sais pas si je vais en musique avec une option peinture ou pas…

—T’as pensé au Cinéma ? C’est assez sympa à ce qu’il parait.

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Ah oui tiens, elle ne l’avait pas envisagé cette possibilité… Oliver lui avait raconté que c’était assez polyvalent comme option qui plus est et avec des débouchées intéressantes du côté de San Myshuno notamment.


Elles parlèrent un moment de banalités jusqu’à être interrompues par un étudiant à l’autre bout du bar qu’elles connaissaient : Liam Ocrenor, un sportif qui était au lycée à Newcrest avec elles et qui n’avait pas été tendre avec Oliver à l’époque.

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—Salut mes jolies ! leur lança-t-il avec un sourire qui se voulait charmeur, ce qui sembla agacer son voisin.

—Oh super, grogna Giulia. C’est la saison des crétins !

—Giu, c’est toute l’année tu sais, lui fit remarquer Eurydice.

Alors qu’elle se levait pour aller se laver les mains, Liam lui bloqua le passage en lui lançant un sourire aguicheur.

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—T’en va pas ! fit-il en essayant de la toucher, ce qui rata quand elle bloqua son geste avec une claque sur sa main. Allez, prend un verre avec moi !

Sérieux, pour qui il se prenait au juste ?

—C’est non ! s’exclama Eurydice qui se retenait de lui coller son poing dans la figure. T’es bouché ou quoi ?

—Fais pas ta difficile…

—J’te signale que tu t’es attaqué à mon frère abruti !

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—J’ajouterai toute la communauté LGBT ! précisa Giulia en jetant un regard noir à l’intéressé. Il n’a aucune considération pour les femmes et a osé me proposer un plan à trois quand je lui ai dis que j’étais lesbienne !

—Mais pas du tout ! s’offusqua Liam, ce qui fit pouffer de rire l’homme qui était bar.

—Vraiment ? C’est quand la dernière fois que t’as traité une femme autrement que comme une esclave à ton service ?

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Comme Giulia était plus tenace que lui, Liam abandonna et s’installa à une table déjà occupée par une fille qui le regarda de travers en le voyant s’asseoir. Cela ne s’arrangea pas quand il lui prit l’assiette qu’elle avait devant elle pour en manger le contenu.

—HEY ! s’exclama-t-elle, très en colère. C’est MA bouffe j’te signale !

—Ca fait cinq fois que tu te ressers gros tas ! répliqua-t-il, n’arrangeant pas la situation. J’te rends service en t’évitant de finir avec un postérieur d’éléphant plus tard !

—Espèce de…

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La fille allait le frapper quand l’homme qui était au bar lui attrapa la main pour l’en empêcher. Il s’assit sur une des chaises encore libre tandis que la fille grognait contre lui.

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—Calme-toi Bel’, lui conseilla l’homme avec une voix posée.

—Que j’me calme ? Sérieux ?! s’exclama Bel’, de très mauvaise humeur. Il m’a piqué ma bouffe ! Il mériterait de se faire embrocher celu-

—Dois-je te rappeler ta dernière bagarre ici ?

Eurydice, qui les écoutaient discrètement, aurait sincèrement aimé que ce type laisse cette fille casser la gueule à Liam… surtout qu’elle avait l’air très motivée pour le faire.

Mais malheureusement, elle avait renoncé, visiblement à contrecœur, de refaire le portrait à cet abruti et du coup, celui-ci allait partir..

—Hep ! l’arrêta l’homme qui avait empêché une bagarre. Faut que tu payes ce que t’as mangé.

—Hein ?! s’exclama Liam tandis que la fille le fixait d’un œil noir. Et puis quoi encore ?!

Liam voulut bousculer l’inconnu pour s’en aller mais ce dernier lui joua un tour et usa d’une poignée de main vibrante qui électrisa le sportif.

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—Tu payes maintenant ?

—Oui… oui…

Après avoir lâché un rire amusé, Giulia alla s’asseoir à la table tandis que Liam cherchait son portefeuille sous les yeux sévères du barman.

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—Eury, j’te présente Sirius, un habitué, lui dit celle aux cheveux bleus en désignant l’homme derrière elle. Quand à miss goinfre, c’est Belthelda mais tu peux l’appeler Bel’ si elle t’aime bien.

—Salut ! fit le fameux Sirius en se tournant vers elle. Désolé d’avoir attendu pour intervenir.

—C’est pas grave, lui déclara Eurydice en voyant Liam s’en aller après avoir payé ce qu’il devait. Par contre, il aurait mérité plus que ça.

—Je n’en doute pas ! Faut être un abruti fini pour prendre sa nourriture à Bel’ !

—Je persiste à dire qu’il est bon à être embroché, précisa Belthelda en grognant. Sa disparition ne serait pas une grande perte…

Sur ce point, Eurydice était tout à fait d’accord avec elle…

—Au fait Eury, je ne t’ai pas encore entendue à la guitare cette année, fit remarquer Giulia. D’après ton frère, t’as bien progressé depuis le temps.

—J’ai pas ma guitare avec moi, souligna l’intéressée, n’ayant pu emmener son instrument de musique avec elle. Ca va être compliqué de te faire écouter…

—Le bar peut t’en prêter une tu sais, proposa Sirius en posant une nouvelle assiette de nourriture devant Belthelda. En prime, ça fait un bail que j’ai pas fait un p’tit jam et j’suis certain que Claire voudra participer !

L’offre était intéressante… qui plus est, la dernière fois qu’elle avait eu un public, c’était au restaurant de sa mère où elle récoltait de bons pourboires quand elle pouvait y jouer.

Eurydice décida de saisir cette occasion et accepta. Aussitôt, Sirius monta sur la scène et alla parler à la dénommée Claire, une rousse avec un chapeau de cow-boy. D’un signe de tête, elle avait approuvé et une fois qu’Eurydice eut une guitare, Sirius s’installa derrière un clavier et débuta les premières notes.

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Concentrées, les deux guitaristes jouèrent à leur tour, allant toutes deux vers du jazz sans pour autant s’être concertées au préalable.

A la table, Belthelda semblait bien moins grognon qu’au début.

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—Elle joue bien ta copine, fit-elle remarquer à Giulia. C’est quoi son nom déjà ?

—Eurydice, répondit Giulia qui écoutait attentivement la musique. Contente en tout cas que ça te plaise.

—Bah ! J’viens pas que pour la bouffe pas chère !

A la fin de leur jam, les clients présents les applaudirent, ce qui encouragea Eurydice à revenir jouer ici dès qu’elle le pourrait.

Le temps défilant, elle et Giulia dirent au revoir aux autres et prirent le bus allant jusqu’à l’université. C’était l’heure pour elles de se séparer…

—Hey Eury ! lui fit son amie en sortant son téléphone. Une photo souvenir ?

—Et comment !

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Après un cliché avec la campagne de Windenburg comme fond, elles se dirent au revoir, Giulia retournant dans sa chambre pour faire sa valise et Eurydice repartant à pied pour la petite maison de campagne que louait son frère.

Elle aimait prendre son temps pour se balader dans ce coin-là. Le ciel était absolument magnifique dans cette région et il lui arrivait de s’arrêter pour l’admirer.

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Par contre, cela ne l’empêchait nullement de sentir son téléphone vibrer dans sa poche. En regardant qui essayait de la joindre, elle vit que ce n’était pas son frère mais Ezekiel qui venait de lui envoyer un texto. Encore une fois, il ne dormait pas et elle alla s’installer à une table de pique-nique pour lui répondre.

Visiblement, il était toujours à Newcrest et de ce qu’elle comprenait, il aidait à préparer le Matsuri, un festival du quartier asiatique auquel elle allait avec Erika qui y trouvait les figurines de ses héros préférés – sa meilleure amie était une geek et ses meilleures chances de trouver des objets sur ses séries préférées étaient ce festival et le Pirathon à San Myshuno.

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Eurydice échangea quelques banalités avec lui, réalisant vite qu’il lisait toujours le même genre de livres qu’elle et qu’ils avaient des goûts musicaux proches – si elle jouait de la guitare, lui c’était plutôt du piano mais il n’avait pas touché cet instrument depuis deux ou trois ans et il s’estimait un peu rouillé. Par contre, il devait être meilleur cuisinier qu’elle, ce qui était peut-être préférable vu la catastrophe culinaire qu’elle était… ce qu’il eu du mal à croire jusqu’à ce qu’elle lui raconte la fois où elle n’avait pas voulu attendre que son père se lève pour faire le petit déjeuner et qu’elle avait failli mettre le feu à la cuisine.

Elle venait de lui envoyer des liens vers des vidéos de musique rock quand…

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—Tu t’es perdue ma jolie ?

… la voix désagréable de Liam vint à ses oreilles. Eurydice rangea vite son téléphone et jeta un regard noir à cet enquiquineur qui s’imposait encore une fois dans son espace vital.

—T’as rien de mieux à foutre toi ? lui lança-t-elle en quittant son siège. C’est bas de ta part d’harceler des nanas.

—Hey ! Je voulais te proposer de te raccompagner chez toi et plus si aff-

—Et puis quoi encore ? T’es saoulant Liam !

—Allez quoi… J’suis le plus beau mec du coin !

—T’es surtout celui avec l’égo le plus démesuré…

—Y a des types dangereux la nuit…

—Toi en premier.

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C’était pas net qu’il se balade en pleine nuit seul… et Eurydice suspectait qu’il l’avait suivie vu le personnage. Il y avait danger mais si elle le frappait pile là où il fallait, il aura plus de mal à l’enquiquiner…

Heureusement, elle n’eut pas besoin de ça : des clients du bar qui était à côté vinrent dans leur direction et vu la tenue de l’un d’eux, celui-ci devait être un policier, ce qui dissuada Liam de continuer son petit manège avec elle. Par précaution, le groupe avait insisté pour la raccompagner chez elle et Eurydice put reprendre tranquillement sa conversation avec Ezekiel.

Le lendemain, elle avait encouragé son frère à aller à Oasis Springs pour qu’il profite de ses vacances avec son petit copain et, après l’avoir aidé à faire sa valise, il lui avait remis un double des clés de sa maison pour qu’elle puisse la verrouiller quand elle rentrera à Newcrest.

Elle avait donc accompagné les deux hommes le soir à la gare et, une fois qu’ils furent partis, elle reprit le bus pour retourner à l’Université prendre une brochure qui détaillait les cours en option puis elle reparti à pied.

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Eurydice marchait tranquillement sous le clair de lune, savourant l’air champêtre une dernière fois avant d’arriver à la maison louée par son frère et de faire sa valise pour demain. Elle avait hâte d’aller au Matsuri avec Erika et de pouvoir revoir cet abruti d’Ezekiel afin de lui faire payer sa manie de la taquiner.

Soudain, quelque chose la percuta avec violence, la projetant dans les fourrés au bord de la route. Elle ignorait ce qu’il s’était produit exactement à part qu’elle avait vaguement conscience d’avoir fait un vol plané et que, vu la douleur qu’elle ressentait, elle devait avoir une ou plusieurs fractures… Ses oreilles n’entendaient rien excepté un sifflement et ses yeux étaient comme aveugles. Puis elle perdit connaissance…

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Quelques minutes plus tard…

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—Tiens donc… Ca ressemble pas trop à un hérisson ça.

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