Ezekiel aurait voulu parler en privé avec Momoko mais il devait finir d’aider Nathan en premier, ce qu’il se hâta de faire. Cependant, le temps qu’il finisse de réparer le dernier stand, la jeune femme avait quitté le parc et il n’avait aucune idée d’où elle pouvait bien être à présent – il regrettait de ne pas avoir pensé à lui demander son numéro de téléphone au cas où. En premier lieu, il se mit à l’écart pour appeler ses parents et les informer de ses dernières découvertes… après avoir reçu une gueulante de la part de sa mère – il admettait qu’il l’avait amplement méritée – pour être allé trouver seul le Tome de l’eau.
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—Bon, après vérification, Guillaume Duspeti est mort étouffé par un bretzel lors de ses vacances à Windenburg, déclara calmement Gabriel. Il a eu trois enfants qui possèdent à eux trois une société qui rachète pas mal de petits commerces ou de terrains à travers le monde.
—Manifestement, l’un d’entre eux a disparu à Oasis Springs il y a quelques temps, souligna Cordelia. Cette entreprise doit certainement être une couverture pour essayer de mettre la main sur les Tomes.
—Sauf que s’ils se sont plantés face aux Saharas, rien ne dit qu’ils reproduiront cette erreur avec les Reiji. Le troisième membre de cette fratrie est Corinne Shining mais elle et son mari ont étrangement disparus des tabloïds. Je vais essayer de voir où ils ont bien pu se terrer.
—Je vais garder un œil sur la situation pendant ce temps.
Puis Ezekiel raccrocha, pressé qu’il était de retrouver soit Momoko, soit Alphonse Duspeti, aîné de la famille Duspeti et le plus dangereux de la fratrie semblait-il. Seulement, de quel côté étaient-ils partis ? A tout hasard, il posa la question à un homme qui était dans les parages.
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—La petite Momoko ? Ah elle a bien grandi la fille d’Ayumi ! Encore plus belle que sa mère et tout autant impossible à convaincre de suivre les dernières modes ! J’suis sûr qu’elle serait mignonne en bikini la petite, tout comme Din si elle acceptait d’essayer ce que je lui ai offert pour son anniversaire…
… Manifestement, il venait de rencontrer le vieux pervers du quartier, ce qui se confirma quand celui-ci, après le passage de deux jeunes femmes en minishorts, s’empressa de les suivre avec la bave aux lèvres – l’une d’elles le vit faire et lui colla une claque monumentale avant d’accélérer le pas tandis que l’autre donna un coup de poing au vieil obsédé avant de s’en aller.
Décidément, il y avait vraiment des gens bizarres dans ce quartier.
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Il se tourna donc vers une autre personne : une femme toute vêtue de noir qui buvait une boisson calmement. En le voyant approcher, elle lui fit signe de s’asseoir puis précisa qu’elle avait entendu sa conversation.
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—Je ne sais pas où sont allés cet homme désagréable et cette demoiselle, lui dit-elle sans détours. Cependant, j’ai vu cette jeune femme partir d’un pas rapide et perdre ceci.
A ces mots, la femme sortit une vieille photographie de son sac à main. Sur l’image, il y avait une femme dont les traits ressemblaient à ceux de Momoko et de Yamato.
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—Merci, fit Ezekiel en prenant le cliché. Je la rendrais à mon amie dès que je la verrais.
Comprenant qu’il n’obtiendrait rien de plus, le magicien alla retrouver Nathan qui avait rangé ses outils et qui vérifiait à présent la scène. Il lui demanda s’il savait quelque chose sur l’homme avec qui était Momoko puis lui montra la photo.
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—Orlando a déjà rencontré ce type lui aussi, précisa l’homme à tout faire en grimaçant. Je ne sais pas grand-chose à son sujet excepté qu’il a tenté de lui racheter le pressing. Quant à la photo, c’était la mère de Momoko, Ayumi. Elle est morte il y a un an et demi environ.
—Ca fait un moment que cet homme est dans les parages ? demanda Ezekiel, appréciant de moins en moins ce qu’il apprenait.
—Je le voyais déjà se disputer avec Momoko ou son frère quand j’ai emménagé. Tu devrais poser la question à Yamato. A cette heure-ci, il doit être au dojo qui est à côté.
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Nathan ne pouvait pas lui accorder plus de temps, devant vite se préparer pour manger chez les parents de sa fiancée. Le magicien le salua et se rendit à l’endroit indiqué qui était situé juste entre la résidence et le restaurant de la famille de Din. Il y entra donc et constata que le dojo devait aussi faire office de spa vu que le sous-sol était accessible à ceux voulant recevoir des massages ou des soins.
Le rez-de-chaussée servait aux différents cours proposés mais comme il n’y avait personne, Ezekiel descendit dans la partie spa où il croisa quelques clients venus profiter de bains de boue. Il chercha des employés et en remarqua deux dans la zone dédiée aux massages.
—Excusez-moi mesdames, dit le magicien en allant aborder les deux jeunes femmes. Je cherche Yamato et Momoko Reiji.
—Nous n’avons pas vus les Reiji, lui répondit une des masseuses. Nous venons juste d’arriver pour le travail saisonnier.
—Vraiment ?
—Oui. Nous venons juste d’être embauchées bien que nous n’aurons pas une forte dose de travail ici.
—Lorsque le Matsuri est là, tous les employés d’ici sont en congés, bien souvent parce qu’ils y participent activement. Ce sera notre cas à nous aussi.
—Vous devriez essayer la salle de méditation à l’étage. Nous avons entendu que monsieur Reiji aimait s’y rendre.
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Ezekiel remercia chaleureusement ces jeunes femmes pour les renseignements fournis. Nul doute qu’il les reverra au Matsuri – il était d’ailleurs curieux de voir ce qu’elles allaient y proposer au juste. Il sortit donc du dojo pour emprunter l’escalier extérieur menant à l’étage du bâtiment. Il y trouva tout de suite Yamato, visiblement en train de méditer.
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Le magicien hésitait à l’interrompre mais en voyant le chasseur de démons ouvrir un œil pour le fixer, il comprit que c’était inutile. Yamato se leva, intrigué de le voir ici.
—Que se passe-t-il ? demanda l’aîné des Reiji. Je te sens préoccupé…
—A vrai dire, j’ai peur que vos problèmes soient liés aux miens.
A ces mots, il avait obtenu toute l’attention de Yamato à qui il parla de ce dont il avait été témoin au parc puis lui apprit le rapprochement qu’il avait fait, aidé de ses parents, entre Alphonse Duspeti et Guillaume Duspeti.
—Je comprends mieux pourquoi mère nous avait demandé de déplacer le Tome de l’eau, déclara Yamato avec tristesse. Elle avait dû deviner qu’elle n’était pas tombée malade par hasard…
—C’est ainsi qu’elle est morte ? questionna la magicien, curieux.
—Oui… Elle nous avait toujours traités de la même manière ma sœur et moi pour que l’on tisse les liens les plus solides qui soient. Plus que quiconque au sein du clan, elle chérissait les liens familiaux et sa mort a été une perte immense pour la communauté, surtout pour Din qui avait beaucoup de respect pour elle.
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L’artiste n’avait donc pas seulement déménagé pour s’émanciper et éviter un mariage arrangé : elle s’était éloignée car elle aussi avait perdu un être cher. Sedna avait donc eu plus de travail qu’il ne l’avait imaginé…
—Je pense savoir où se cache ma sœur, finit par dire Yamato. Retrouve-nous au restaurant des Chen dans une heure environ, le temps d’écouter ce qui se dit dans le quartier sur Alphonse Duspeti.
—A tout hasard, je vais retenter de le pister, déclara Ezekiel. Je n’ai pas eu le temps de vérifier s’il avait des pouvoirs magiques ou non et s’il en a, je serais plus à même de le combattre que vous deux.
—Penses tout de même que ce n’est pas une raison valable pour l’affronter seul. Ce n’est pas que ton combat Ezekiel.
Le magicien devait admettre que le chasseur de démons avait raison. Il valait donc mieux qu’il se contente de chercher où se cachait leur ennemi et attendre d’avoir des renforts pour se confronter à lui.
Ils quittèrent le dojo puis se séparèrent, Yamato allant vers le sanctuaire de Sedna et Ezekiel retournant au parc pour essayer de glaner quelques informations de la part des autochtones. Manque de chance, il fit chou blanc concernant la recherche d’Alphonse Duspeti et il retourna donc à la résidence pour se changer quand il croisa une figure familière : la femme en noir de tout à l’heure qui sortait du cabinet du médecin généraliste au 2A.
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—Oh ? Quel curieux hasard, fit-elle en le voyant. Vous avez trouvé la jeune femme que vous cherchiez ?
—Non mais j’ai remis la photo à son frère, déclara le magicien. Merci encore de l’avoir ramassée et non jetée.
—Ce n’est rien. Par contre, c’est à moi de vous demander quelque chose…
—Je vous écoute ?
—Voilà, je n’ai pas très envie de retourner si vite à mon hôtel. Où pourrais-je trouver un bon restaurant près d’ici ?
Ezekiel lui désigna donc le dojo qui était visible puis lui expliqua qu’un restaurant se trouvait à côté mais que les prix étaient un peu élevés. Cela ne sembla pas la déranger et elle le remercia pour le renseignement avant de s’éloigner calmement, laissant flotter derrière elle comme un léger parfum familier aux narines du jeune homme.
Environ une demi-heure plus tard, le magicien se rendit au restaurant et attendit sur le sofa à l’intérieur qu’arrivent les Reiji, en profitant pour regarder les messages sur son téléphone portable – il réalisa qu’il en avait reçu un d’Iowa concernant le fameux étudiant auquel il répondit en encourageant son ami, un autre qui était manifestement une erreur de numéro – aux dernières nouvelles, il ne s’appelait pas Sarah Connor – et un dernier d’Eurydice qu’il n’eut pas l’occasion de lire car à cet instant, Yamato arriva en compagnie de Momoko. Ils allèrent ensuite voir l’hôte pour demander une table.
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—Monsieur Reiji ! s’exclama l’hôte avec un grand sourire. Cela fait une éternité dites-moi…
—Depuis ce dîner avec vos employeurs il me semble, se remémora Yamato. Pourrions-nous avoir une table au calme ? Ma sœur et moi devons parler affaires avec Monsieur Blue-Magenta.
—Bien sûr. Suivez-moi.
L’hôte les conduit à une table libre qui était un peu plus isolée que les autres, leur permettant ainsi d’avoir un peu plus d’intimité. En s’installant, Ezekiel nota que la femme en noir était présente dans la salle ainsi que d’autres clients. Il décida qu’il serait bien, vu la place qu’il occupait à table, de garder un œil sur ce qu’il se passait en salle.
—Momoko-chan, que se passe-t-il exactement avec cette vermine qui nous tourne autour depuis des mois ? demanda Yamato sans détours. Que veut-il cette fois ?
—Tu es déjà au courant Yamato-kun ? s’étonna la jeune femme.
—J’étais au parc avec Nathan à ce moment-là, précisa Ezekiel. Je ne comptais pas m’en mêler mais quand tu as dit le nom de cet homme…
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Puis le magicien expliqua à Momoko ce qu’il suspectait ainsi que le lien entre Alphonse Duspeti et Guillaume Duspeti. Ensuite, avec Yamato, ils abordèrent le fait que leur mère, Ayumi Reiji, ne soit pas morte par hasard, ce qui sembla fortement ébranler la jeune femme. Elle allait répliquer quand Ezekiel lui fit signe de ne pas le faire : il venait de repérer Alphonse Duspeti descendre de l’étage où se trouvait le bar puis s’installer à une table.
—Parlons plutôt du Matsuri, proposa l’aîné des Reiji. Tout sera en place pour le jour J ?
—Nathan et moi avons réparé les stands vandalisés, répondit le magicien. A priori, il a pu finir dans les temps mais j’ai cru comprendre qu’il allait chez les parents de Din ce soir.
—Je l’ai croisée tout à l’heure et nous avons entreposées les toiles qu’elle compte vendre au 1A, ajouta Momoko. Elle était assez tendue mais je comprends mieux à présent.
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Afin qu’il saisisse mieux la situation, Yamato expliqua à Ezekiel que les Chen acceptaient difficilement que Din quitte Newcrest, raison pour laquelle elle et Nathan n’étaient pas très tranquilles vis-à-vis de ce dîner. A tous les coups, à l’heure actuelle, ils devaient parler de ce potentiel déménagement à Oasis Springs et du mariage à venir…
Constatant qu’Alphonse Duspeti était concentré sur son assiette, ils estimèrent qu’ils pouvaient à présent se risquer à reprendre leur sujet initial, à condition bien sûr de parler à voix basse.
—Il faut être prudent face à cet homme, dit le magicien. A priori, il est très bien organisé.
—Si je puis me permettre Ezekiel-kun, cela fait un moment que nous avons affaire à lui mais je ne crois pas l’avoir vu user de magie, fit remarquer Momoko. Du moins, pas à ce que j’en sache.
—Je suis comme ma sœur sur ce plan-là, ajouta Yamato, la mine sombre. De toute manière, nous ne l’aurions pas senti s’il avait des pouvoirs autres que ceux d’un démon.
—Sur ce point-là, je devrais pouvoir vous aider.
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Profitant qu’Alphonse Duspeti était toujours en train de manger, Ezekiel se leva de table et partit en direction des toilettes. Au même moment, la femme en noir s’était levée, une tasse fumante en main, et elle contourna sa table, amenant avec elle une odeur de camomille.
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—Cet homme n’était pas venu seul, lui murmura-t-elle en passant près de lui.
A cette phrase, le magicien s’arrêta un instant, déconcentré face à cette information. Il se reprit vite et fit ce qu’il était censé faire, s’approchant au plus près d’Alphonse Duspeti sans éveiller sa méfiance pour autant – cet homme ne pouvait logiquement pas le connaître vu qu’il n’existait pas d’un point de vue administratif et qu’excepté sa couleur de cheveux, il n’avait aucune ressemblance physique avec sa mère – avant d’aller aux toilettes pour se laver les mains.
A aucun moment il n’avait senti de magie chez cet homme, ce qui signifiait que soit il n’avait qu’un très bas niveau, soit il n’avait pas une once de pouvoirs magiques.
En sortant, il vérifia discrètement auprès d’une serveuse si la femme en noir avait dit vrai. L’employée lui confirma que oui : Alphonse Duspeti était entré avec un homme qui ressemblait fort à un garde du corps mais ce dernier était ressorti cinq minutes plus tard et sa collègue en cuisine, qui prenait sa pause, avait mentionné qu’il allait du côté de la résidence, ce qu’elle avait trouvé curieux vu qu’il n’y a rien à faire de ce côté-là.
Ayant un mauvais pressentiment, Ezekiel prévint vite les Reiji et ils quittèrent le restaurant sans commander pour se rendre le plus rapidement possible au sanctuaire de Sedna.
Arrivés sur place, ils constatèrent que Sedna était présente mais qu’elle n’était pas en train de chanter.
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—Oh ? Je ne vous attendais pas si tôt, fit l’entité magique.
—Sedna-san, quelqu’un a-t-il tenté de pénétrer ici pour voler le Tome de l’eau ? questionna Yamato.
—Vous parlez de lui je présume.
Sedna désigna un bloc de glace derrière elle… duquel dépassait la jambe de quelqu’un. Il était clair qu’elle s’était déjà chargée de l’intrus.
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—Je l’ai surpris en train de tourner autour du bassin, précisa l’être magique. Je le sentais comme étant hostile donc au moment où il m’a vue, je lui ai rafraîchit les idées avant qu’il ne s’enfuit.
Manifestement, Alphonse Duspeti avait dû charger son homme de main de dérober le Tome de l’eau mais celui-ci avait échoué, son patron n’ayant probablement pas envisagé que Sedna était invoquée et qu’elle pouvait donc se défendre elle-même contre des intrus potentiels – Ezekiel comprit ainsi que si Flamberge l’avait épargné car il ressemblait à son père, Sedna ne l’avait fait que parce qu’elle ne se sentait pas menacée avec lui, impliquant qu’elle était peut-être plus sensible aux émotions que sa consœur.
Les Reiji prirent la suite en main : Yamato sortit une dague qu’il cachait dans son hakama et, en juste quelques coups, brisa la glace, libérant ainsi l’homme de main qui avait visiblement prit un bon coup de froid.
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Avec Momoko, ils le poussèrent vers la sortie mais l’homme ne se laissa pas faire.
—Moi vivant, vous ne m’aurez jamais ! s’exclama l’homme en faisant une bien étrange posture. Je serais de retour pour vous jouer un mauvais tour !
—… Momoko-chan, tu penses comme moi ? demanda Yamato à sa sœur, l’air blasé.
—Oui, je pense aussi qu’il faut dire aux Chen d’arrêter de servir ce vilain cocktail car il monte un peu trop à la tête de certains, répondit la jeune femme en poussant un soupir de dépit. Je commence à en avoir assez de remettre les idées en place des passants la nuit.
—Et moi aussi…
—Je suis le…
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L’homme n’eut pas le temps de continuer son délire, les Reiji s’étant tous deux mis d’accord pour l’envoyer valser plusieurs mètres plus loin avec un double coup de pied parfaitement exécuté – le magicien nota dans un coin de sa tête que ces deux-là n’avaient pas besoin d’un katana pour se défendre. La scène sembla bien amuser Sedna qui avait le sourire aux lèvres.
Une fois leur ennemi neutralisé, ils se réunirent pour parler de la situation avec l’entité magique.
—Je vois, fit-elle après avoir entendu toute l’histoire. Certaines choses ne change pas visiblement.
—Ca à l’air de vous amuser Sedna-san…
—Un peu oui. Si ce n’est que de simples humains le problème, je devrais pouvoir les repousser seule pour un temps. Mais une fois le Matsuri fini, il serait préférable que je ne sois plus ici.
—Vous envisagez de venir à la Tour Mirage ? demanda Ezekiel. Ce serait effectivement plus sage mais…
—Nous n’y voyons pas d’inconvénient, le coupa Yamato. Une fois l’agitation actuelle terminée, on pourra organiser le transfert du Tome de l’eau vers la Tour Mirage. Ce serait même préférable de le faire avant…
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Honnêtement, le magicien était d’accord mais les Reiji seraient vulnérables face à Alphonse Duspeti et ce pendant la pire période qui soit. Leur ôter Sedna maintenant était risquer de voir le quartier asiatique passer aux mains d’Alphonse Duspeti, les lieux n’ayant plus l’influence de l’envoutement pour garantir sa prospérité.
Qui plus est, Ezekiel se demandait pourquoi leur ennemi commun avait envoyé ce genre de personnage ici. C’était tout de même curieux comme choix de la part d’une personne qui avait beaucoup de ressources. Il se trompait peut-être mais il devait y avoir autre chose derrière cette manœuvre…
—Il y a encore deux jours avant le début du Matsuri, déclara Momoko. Si l’on fait cela dans la précipitation…
—On ne sait pas avec combien de personnes Alphonse Duspeti est venu, précisa Ezekiel. Je peux potentiellement être suivi et ce n’est pas un risque que l’on peut prendre avec le Tome de l’air qui est encore dans la nature.
—Je peux fermer l’endroit le temps nécessaire, proposa Sedna. J’ai imprégné cet endroit de ma magie donc je peux aussi l’influencer.
N’ayant pas d’autres solutions pour l’instant, ils acceptèrent celle-ci. Ce ne fut qu’une fois qu’ils eurent quitté le sanctuaire que l’entité magique usa de ses pouvoirs sur la végétation, la faisant croitre suffisamment pour bloquer l’accès de son sanctuaire avec des rosiers aussi beaux qu’ils étaient piquants.
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Ezekiel et les Reiji retournèrent à la résidence, restant vigilants au cas où ils croiseraient un des sbires d’Alphonse Duspeti. Une fois devant la porte du 1A, ils estimèrent qu’ils pouvaient parler librement.
—Par mesure de précaution, il vaudrait mieux faire des rondes plus régulières vers le sanctuaire, suggéra Yamato. Même si notre adversaire n’est pas un magicien, cela ne veut pas dire que l’on doit relâcher notre vigilance pour autant.
—Cela risque d’être compliqué à faire durant le Matsuri, fit remarquer Momoko. Je ne peux pas m’en absenter si facilement…
—Je vous aiderai, rappela Ezekiel en sortant sa baguette magique. Maintenant que j’ai récupéré ceci, je peux jeter des sorts en cas de besoin. Qui plus est, n’oubliez pas que je peux sentir la magie donc si Sedna a des ennuis, je le saurai tout de suite.
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Ils se mirent donc d’accord pour discuter de comment s’organiser dès demain matin pour les rondes, cette nuit étant laissée au magicien qui resterait éveillé en cas de problème. Les Reiji, après lui avoir souhaité une bonne nuit, rentrèrent chez eux pour dormir – si Yamato semblait encore en pleine forme, Momoko montrait des signes de fatigue. Ezekiel s’apprêtait à entrer dans son appartement quand il se souvint qu’il avait reçu un message d’Eurydice plus tôt. Il regarda donc ce qu’elle avait bien pu lui écrire et constata qu’elle lui demandait simplement si elle pouvait lui téléphoner ce soir. Espérant qu’elle était toujours disponible, il se hâta de lui répondre par l’affirmative.
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A peine fut-il rentré que son téléphone sonna : c’était elle.
—Salut Diabolo !
—… Je t’ai déjà dit de ne pas m’appeler comme ça, lui dit Eurydice en grognant un peu. Redis-le et je te raccroche au nez.
—D’accord, d’accord. Qu’est-ce qu’il y a au juste ?
—Bof… J’avais envie de parler à quelqu’un…
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Ils parlèrent pendant une bonne heure. Eurydice lui raconta d’abord que son frère aîné, Oliver, avait accepté de boire un verre avec le professeur pour qui il avait eu un faible – la jeune femme fut assez surprise d’apprendre qu’Ezekiel et Iowa étaient amis puis elle fut ravie de savoir que l’intérêt était réciproque, son frère n’ayant apparemment pas eu la vie facile au lycée – puis elle lui fit part de ses incertitudes sur son avenir, quelque chose que tous deux avaient en commun. Ils évoquèrent ensuite leurs familles respectives sans trop entrer dans les détails – apparemment, ils avaient tous deux une mère avec de la personnalité – et leurs amis – là encore, ils étaient similaires, Eurydice n’ayant que peu de vrais amis.
A un moment, Ezekiel ne put s’empêcher de taquiner Eurydice de nouveau, si bien qu’elle exécuta sa menace en lui raccrochant brutalement au nez. Cependant, il ne s’avoua pas vaincu pour autant et lui envoya un message.
« Vexée ? »
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La réponse ne tarda pas.
« Oui ! Moi aussi je te trouverai un surnom débile un jour… »
« Oh oh ? J’ai hâte d’entendre cela. »
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Ils continuèrent leurs échanges par texto pendant un moment. La jeune femme ne comptait pas rester trop longtemps à Windenburg bien qu’elle avait encore une dizaine de jours de vacances. Elle envisageait de faire un saut au Matsuri avec sa meilleure amie et Ezekiel l’informa qu’il serait présent au festival.
Manifestement, il allait bientôt la revoir.
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