(Basilic Mercante est le petit-fils de Hugues Mercante et aîné de la troisième génération de l’Apocalypse. Quelle vie aurait-il eu en dehors de celle-ci ? Giorgio Muerte, lui, est le fils de Dolores Muerte et de Geoffrey Plénozas. Suite à la mort de sa mère, il a été élevé avec sa cousine Erika par sa tante Angel et Gabriella, la compagne de cette dernière. Qu’est devenu l’enfant de la redoutable veuve noire qui a semé la terreur sur Oasis Springs ?)
Quand Giorgio repensait à comment il en était arrivé à intégrer le S.I.M.S., il se demandait toujours s’il avait eu raison d’accepter de se faire pistonner par son père au lieu de tenter sa chance dans un lieu où le nom de “Muerte” et le visage de Geoffrey Plénozas n’étaient connus de personne, deux freins majeurs à toute carrière future car si ressembler trait pour trait à son père lui avait valu la haine de Nancy Plénozas ainsi que de Malcolm, être le fils unique de la plus redoutable veuve noire du pays dont il avait conservé le nom de famille avait fait de lui l’objet de toutes les craintes. Durant toute sa scolarité, il s’était mentalement blindé avec sa cousine Erika et, grâce à l’argent que sa tante Angel avait mis de côté, ils avaient chacun eu les moyens de faire des études, Erika en programmation et lui en comptabilité.
Sauf qu’au bout d’une année, son père lui avait proposer de devenir un employé du S.I.M.S., plus précisément un agent secret. Le job qui lui avait été proposé était essentiellement de la collecte et de l’analyse de données et en voyant ses très bons résultats, en deux ans, il avait eu l’opportunité de passer sur le terrain, ce qu’il redoutait quelque peu, surtout qu’il devait avoir un équipier.
La rencontre avait eu lieu dans un restaurant à Newcrest…
- Donc c’est toi le bleu ?
- Oui. Et tu es mon partenaire ?
Giorgio n’aurait pas pensé avoir affaire à quelqu’un comme cela. En même temps, il discutait avec un pur agent de terrain dont le travail était de s’infiltrer dans toutes sortes de milieux.
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Quand leur table fut enfin prête, ils s’y installèrent, s’éloignant ainsi des oreilles potentiellement indiscrètes du barman…
- Bon, j’avoue que je ne sais pas comment cela fonctionne. Tu as un matricule j’imagine ?
- Nous ne sommes pas en mission et puis on va bosser ensemble un bon moment normalement.
- Il me semblait pourtant qu’il était déconseillé de connaitre la vraie identité de ses collègues…
- Et entre nous, tu n’as jamais essayé de regarder la liste du personnel ?
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Giorgio devait l’admettre : il avait effectivement jeté un œil aux dossiers des ressources humaines du S.I.M.S. et connaissait les identités de certains agents ainsi que leur matricule…
- Je plaide coupable. Par contre, je ne pense pas avoir mémorisé ton nom…
- Basilic.
- Basilic ? Sérieusement ?
- Une tradition familiale… Et encore, je ne suis pas le pire. Toi, je crois que c’est Giorgio.
- Exact. Et si tu as lu le reste de mon dossier…
- Je sais oui. Très bons résultats mais t’as pas un nom facile à porter. J’te jugerai pas sur ton passé, surtout quand c’est pas de ta faute. La famille, ça ne se choisit pas malheureusement…
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Ils avaient pris le temps de faire connaissance et Giorgio devait reconnaître que le courant passait plutôt bien entre eux. Ils avaient ensuite parlé boulot et à priori, le but de ce travail d’équipe était d’additionner leurs compétences, faisant que la majorité du travail de terrain serait faite par Basilic et que celui d’analyse serait réservé à Giorgio.
Leurs premières missions avaient été faciles : s’infiltrer dans des groupes politiques, surveiller des personnes suspectes ou encore dérober des livres de comptes. Ils n’avaient eu aucune difficulté à bosser ensemble et surtout, à cohabiter ensemble car le travail leur imposait de bouger souvent.
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Travailler au S.I.M.S. était bien rémunéré mais en contrepartie, il fallait être joignable à toute heure, même en cas de congés. Ce n’était pas toujours facile mais du coup, Giorgio avait pas mal appris à profiter des moments de calme quand ils en avaient.
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Quoique si Giorgio avait plutôt tendance à se poser dans un coin pour lire, Basilic lui était moins prévisible : il pouvait s’installer quelque part pour faire une sieste, faire la fête jusqu’à très tard dans la nuit ou piquer une tête dans un bassin.
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- Je rêve ! T’avais prévu un maillot de bain ?!
- La brochure touristique parlait du bassin donc j’ai prévu le coup.
- Et tu râles quand les gens ont une piscine chez eux…
- C’est cher et tu ne t’en sers que quoi, la moitié de l’année au mieux ? Et niveau écologie, c’est pas terrible.
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- Et l’eau est bonne tu sais…
- Je n’ai pas prévu de maillot de bain moi…
- Baigne-toi sans dans ce cas. J’tai déjà vu à poil tu sais…
- Parce que j’avais oublié de verrouiller la porte.
Giorgio avait poussé soupir après avoir prononcé ces mots.
- Bon, t’as gagné. J’arrive.
Il s’était déshabillé rapidement, ignorant le sourire victorieux de son ami et collègue, et avait fini par entrer dans l’eau, frissonnant en sentant cette fraicheur sur sa peau.
- Elle est froide oui !
- Tu t’y habitueras…
Il aurait volontiers noyé Basilic pour la peine mais ce regard qu’il avait eu l’avait quelque peu… désarçonné. C’était bien la première fois que quelqu’un le fixait de cette manière…
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… puis Basilic profita qu’il avait baissé sa garde pour l’éclabousser.
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Pendant longtemps, Giorgio avait pensé que ça n’avait été rien d’autre qu’une des farces de son collègue qui adorait montrer toute l’étendue de sa malice à ceux qui l’enquiquinait un peu trop. Seulement, il y eu d’autres moments de ce genre et à chaque fois, Giorgio n’y était pas indifférent. Il envisageait sérieusement de demander à son ami de cesser ce petit jeu mais un évènement changea la donne.
Ce soir-là, ils avaient profité de leurs rares congés pour sortir un peu. Ils avaient dansé et Basilic avait pas mal profité de l’happy hour.
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- Toi, t’as trop bu…
- Nan… J’suis super bien là…
- Tu dansais sur le bar je te signale. Je ne t’aurais pas sorti de là, je suis persuadé que tu aurais fait un strip-tease devant tout le monde.
- Ca aurait été marrant de voir ta tête…
- Arrête avec ça, sérieux…
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- Arrêter quoi ?
- Ton… truc là. Et je vais te ramener avant que tu t’écroules…
- J’suis pas bourré !
- Mais oui… T’as vraiment de la chance que je t’aime bien Bas’ parce que t’es pas un cadeau quand tu t’y m-
Sauf que Giorgio ne put jamais finir sa phrase, brusquement interrompu par Basilic qui l’avait embrassé sans prévenir.
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Juste après cela, il vit à la tête de son ami qu’il avait, effectivement, pas suffisamment bu pour ne plus avoir conscience de ce qu’il faisait : il était clairement choqué par son geste. Giorgio l’était autant que lui et ils étaient rentrés chez eux dans un silence pesant puis s’enfermèrent chacun dans leur chambre.
Ayant besoin d’en parler, Giorgio appela sa cousine Erika, espérant qu’elle était en train de faire une nuit blanche pour coder un programme - il avait aussi la possibilité d’appeler son oncle Antonio mais à cette heure-ci, il était probablement occupé.
Chance, elle devait être réveillé vu qu’elle décrocha à la deuxième sonnerie.
- Giorgio ? Ca va ?
- Pas… vraiment.
- Houlà… Dis-moi tout.
Côté soucis de cœur, il pouvait compter sur Erika qui était toujours à l’écoute - il lui souhaitait de trouver un jour l’homme de ses rêves mais la majorité voyaient en elle un danger potentiel alors qu’elle était inoffensive. Il lui parla donc pendant deux bonnes heures…
- Hmmm… Et tu penses quoi de lui ? Ca se passe bien entre vous de ce que j’ai compris.
- Très bien même mais j’avoue que je suis un peu paumé…
- Tu as envisagé d’essayer d’entamer une relation avec lui ? Je sais que ce n’est pas trop conseillé avec un collègue de travail mais ça marche dans certains cas.
- … Erika.
- Oui ?
- T’es la meilleure.
- Et tu en doutais ?
Giorgio avait ris de bon cœur et avait ensuite échangé quelques banalités avec sa cousine avant d’aller se coucher.
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Du côté de Basilic, lui aussi avait appelé sa cousine et elle s’était pointé devant la porte de leur appartement à sept heures tapantes, l’air bien remontée… Basilic se souvint ainsi que c’était la convention Geek aujourd’hui et que Salt était venue exprès pour participer au Pirathon…
- Sérieusement Basilic, qu’est-ce qu’il t’as pris de m’appeler à minuit ?!
- J’ai pas réfléchi…. Je t’ai réveillée ?
- UN PEU OUI !
- Désolé…
- Bon, maintenant que je suis là, vide ton sac.
Face au regard noir de Salt qui lui promettait mille souffrances, il avoua tout : comment il s’était progressivement entiché de son collègue de travail et la grosse boulette qu’il avait faite…
- … Tu as pris la fuite ?
- Heu… oui ?
- MAIS JE REVE ! Pepper serait là, elle t’aurait collé une claque et je ne parle pas de Paprika !
- Ajoute ma mère tant que t’y es…
- Tante Fran t’aurait tiré par ton caleçon pour que tu emploies ta bouche à déballer ce que t’as sur le conscience. Je paries que tu perds ta langue quand tu vois ce mec…
- … Ouais.
Salt avait raison : il fallait qu’il se bouge. Même s’il se prenait un râteau, il saurait au moins où il en est avec Giorgio.
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Quand Salt fut partie, Basilic s’habilla rapidement et alors qu’il allait frapper à la porte de la chambre de Giorgio, celui-ci l’ouvrit et fut quelque peu surpris de le voir. Sans trop réfléchir, il l’avait traîné dehors et ils s’étaient installés sur un banc.
- Ecoute Bas’, je pense qu’il faut qu’on parle toi et moi…
- J’allais justement te dire la même chose.
- Ce qu’il s’est passé hier…
- Je ne le regrette pas.
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- … Donc je ne m’étais pas imaginé des choses…
- Si c’est pas réciproque, t’inquiète. Je m’en remettrai…
- Ce n’est pas ce que je comptais te dire.
Giorgio vit que Basilic était surpris mais bien vite, un sourire en coin se peignit sur son visage.
- Donc… Si je t’invite à boire un verre.
- A condition que tu te limites à un seul verre.
- Ha ha ha ! Ca marche.
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Ils s’étaient ensuite laissé un peu d’espace pour bien réaliser ce changement dans leur relation. Comme à chaque moment de libre, Basilic restait difficilement en place et avait attrapé un ballon pour faire quelques paniers… mais prit d’une impulsion subite, Giorgio avait attrapé Basilic pour l’embrasser, ce qui ne dérangeait absolument pas ce dernier…
- Rha ! Mais faites ça ailleurs !
… excepté peut-être Malcolm Plénozas à qui ils firent tous deux un doigt d’honneur avant de reprendre où ils en étaient.
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A présent, Giorgio n’avait plus aucun regrets sur son choix de carrière bien qu’il avait appris que son cher compagnon pouvait lui réserver bien des surprises… mais il ignorait à qui il aurait vite affaire…
- Heu… qu’est-ce qu-
- Je suis Salt, la cousine de Basilic et à partir de maintenant, je suis incluse dans le package.
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… Ca, Giorgio ne l’avait pas vu venir et bien que ça ne le gênait pas de dormir avec son partenaire, vu la tête de ce dernier, sa cousine n’était pas facile à vivre… ce qu’il lui confirma en ajoutant qu’elle était loin d’être la pire dans sa famille.
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