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Genesis - 1 : Prélude


Monde Magique – Terrain de duel

—AAAAHHHHHHHHHH !!!!!

—AAAAAAHHHHHHHHHH !!!!!!

—J’en conclus que ça fait mal ?

—PERIT EN EN- AAAAHHHHHHH !!!!

—Je crois bien que vous ne verrez pas ce jour de votre vivant.


Payne savait qu’il n’y avait plus rien à faire pour ce sorcier à part le regarder mourir dans d’atroces souffrances. De toute manière, il ne lui avait pas laissé le choix et le voir périr dans ces flammes infernales ne la réjouissait pas… Dans les faits, si elle était logique, il ne faisait que récolter ce qu’il avait semé…


Elle en revanche, quand elle y repensait, n’y avait strictement rien gagné dans cette histoire, bien au contraire…



Quelques mois plus tôt…


Glimmerbrook - Salle secrète du bar Elixirs et Préparations



—Mes amis, mes frères et mes sœurs magiciens, la situation est à présent critique.


Les autres magiciens dans la salle écoutaient attentivement, taisant toute conversation, qu’elle soit futile ou non, au sein de cette salle où ils s’étaient réunis pour réfléchir à comment lutter contre ce fléau qui se répandait dans le monde entier. Le dirigeant de leur cercle, le sorcier Silas Excelsior, avait à présent toute leur attention.

—La Corruption se répand dans notre monde et, alors que notre cercle avait choisi de s’isoler des siècles durant, voilà qu’à peine nous sortons de notre isolement que ce mal s’infiltre dans nos rangs, causant la perte d’excellents mages.


Le silence fut accompagné de quelques-uns qui déglutirent de façon plus ou moins sonore ainsi que de hochements de tête affirmatifs.


—C’est pourquoi, après de longs siècles de recherches, nous avons enfin mis au point une méthode pour l’annihiler et ce, sans devoir recourir à une exécution par le bucher. Seulement, pour la mettre en place, nous allons avoir besoin de nous mêler aux humains, cela en commençant par s’infiltrer dans leurs administrations corrompues par le mal afin de les purifier de l’intérieur. Cela prendra le temps qu’il faudra mais bientôt, la Corruption ne sera plus qu’un lointain souvenir.



Des murmures et des applaudissements suivirent cette déclaration, saluée par l’ensemble des mages présents. Il s’apprêtait à s’exprimer pour donner son opinion sur ce sujet quand il sentit son portable vibrer dans sa poche. Il aurait ignoré cet appel si l’appelant était une autre personne et, grognant contre cet affreux contretemps, il dut quitter très vite la salle secrète pour monter à l’étage, dans la partie du bar accessible aux humains, puis sortir par la porte arrière d’un pas rapide avant de décrocher.



—Pourquoi tu m’appelles ? demanda-t-il sur un ton un peu sec, agacé d’avoir été interrompu lors d’une réunion du cercle de mages.

—Il y a eu un incident, lui répondit une voix glaciale. Quelque chose à explosé dans la salle où l’on conservait les reliques.


Impossible. Il avait lui-même vérifié le contenu de la pièce et ce, à plusieurs reprises afin de s’assurer qu’aucun accident ne se produise faute à deux objets magiques incompatibles conservés au même endroit – il avait déjà vu comment un morceau du fléau de Déméter réagissait dans cette pièce, ce qui l’avait contraint à le replacer à Strangerville, le lieu où il l’y avait prélevé à l'origine. Qui plus est, ils n’étaient plus qu’un très petit nombre à connaitre l’emplacement de cette salle et à y avoir accès donc c’était que l’un d’eux avait commis une erreur mais, dans les faits, la perte de ces objets ne changeait rien à leur situation et elle le savait donc pourquoi le prévenir alors qu’elle le savait occupé ?

—Comment ?! Ca ne de-

—Elle était dans la pièce au moment de l’explosion.


En entendant cela, son sang se glaça.


—Elle a trouvé où je rangeais la clé manifestement, poursuivit cette voix glaciale qu’il commençait à trop bien connaitre. J’ignorais qu’elle rentrerait si tôt.

—Tôt ? tiqua-t-il avant de rapidement vérifier l’heure, constatant que son interlocutrice disait vrai. Mais elle aurait dû juste être sur le chemin et non rentrée ! Est-ce q-

—J’ai confirmé son décès il y dix minutes. Je suis désolée.


Il devait rentrer. Il n’avait plus aucune raison de rester ici à présent…


San Myshuno – Quartier des Epices.

Il pleuvait des cordes ce jour-là à San Myshuno, dissuadant les gens de trainer dehors. Le son de la pluie couvrait une partie des bruits habituels du quartier, ne laissant passer que quelques klaxons étouffés et la sirène d’une ambulance. Le quartier des Epices, habituellement très animé, était quasiment désert, n’étant plus que traversé par les quelques courageux bravant cette météo désastreuse pour aller travailler ou juste rentrer chez eux.

Enfin, à une exception près…


Evy s’était installée dans ce coin pour être tranquille, regardant le pont qui, en plus de relier la partie la plus pauvre de San Myshuno au très prisé quartier de la mode, servait aussi de frontière nette avec le quartier des arts. La situation actuelle dans le monde n’était pas brillante et les inégalités devenaient flagrantes au sein de la ville, certains bâtiments et routes n’étant plus entretenus faute de moyens suffisants – c’était le motif donné par le maire à chaque fois qu’on lui demandait plus de financement pour quelque chose et certaines rumeurs suspectaient qu’il y avait du détournement d’argent public qui avait été fait. Beaucoup voulaient partir prendre un nouveau départ ailleurs mais encore fallait-il avoir la garantie de trouver un travail, ce qui n’était pas gagné, surtout dans son cas à elle. A part faire des petits boulots mal payés et du travail au noir, il n’y avait pas beaucoup d’options pour se faire un peu d’argent dans le coin sans que les gens ne posent trop de questions – elle allait devoir y penser très bientôt car elle avait dépensé presque toutes ses économies.

En voyant passer pour la sixième fois le métro aérien qui se rendait au quartier des arts, Evy jeta un œil à sa montre et constata que cela faisait quarante sept minutes qu’elle était ici et, en prime, mal protégée de la pluie. Elle finit par se lever, vacillant légèrement à cause d’une jambe engourdie. Elle attendit un peu, s’appuyant contre un mur le temps qu’elle sente à nouveau ses orteils, puis, après avoir estimé qu’elle avait retrouvé assez de sensations, elle retourna dans l’immeuble où elle vivait. Elle prit l’ascenseur jusqu’au quatrième étage, laissant une belle flaque d’eau sous ses pieds en sortant… et ses oreilles, dans le hall, percevant des éclats de voix qui semblaient venir de chez eux.


Ce dernier fait fut confirmé quand elle passa la porte…



—… et j’ai eu des plaintes pour des bruits bizarres chez vous, déclara leur propriétaire sur un ton sec.

—C’était une fois et c’était parce qu’on avait eu des souris, se défendit Parker, une de ses colocs. On vous a laissé trois messages à ce sujet…

—Et ne me dites pas que vous avez encore sous-loué ?!


Alors qu’Evy était allée vérifier que ces fichus tuyaux n’avaient pas encore pété à leur insu, elle sentait Parker grimacer face à la question qui lui avait été posée.



—On avait une chambre libre suite à l’invasion de cafards et elle avait besoin d’un toit, répondit-elle. Elle paie sa part…

—Pas du loyer j’ai l’impression, déclara le propriétaire en plissant les yeux. Et je n’ai pas souvenir d’avoir vu ses papiers. Elle n’est pas mineure ou venue illégalement j’espère ?!

—Je la connais, elle a vingt-et-un ans et quelqu’un lui a volé ses papiers. Ca fait un mois qu’ils la font poireauter pour lui en envoyer des nouveaux.


Ca, Evy savait que c’était faux. A aucun moment elle n’avait eu de pièce d’identité sur elle et en réalité, elle était bel et bien mineure vu que, si ce fragment de sa mémoire sur ce point était fiable, elle devait avoir seize ou dix-sept ans… Elle nota dans un coin de sa tête de trouver une belle somme d’argent pour payer quelqu’un pour avoir de faux papiers au cas où.


—Admettons… fit le propriétaire avec un sourire mauvais. Disons que je peux fermer les yeux sur cela et le loyer en retard en échange d’une faveur…


Cette proposition, Parker en avait clairement compris le sous-entendu vu la façon dont elle contractait sa mâchoire… et Evy n’était pas dupe non plus. Elle s’éloigna des tuyaux et fit exprès de passer devant le canapé, heurtant l’homme au passage.


—Hey ! s’exclama-t-il, agacé. Tu peux pas faire attention sale morveuse !

—Le frigo est par là, répondit-elle sur un ton monotone, volant au passage le portefeuille de cet odieux personnage qu’il gardait dans sa poche.


Vu le regard qu’elle sentait dans son dos alors qu’elle contournait le bar sous les grognements de cet homme, Parker l’avait bien vue faire.


—Cette morveuse empeste ! s’exclama le propriétaire, clairement énervé. Elle doit avoir des pu-

—La ferme ! le coupa Parker avec fermeté. Votre loyer, vous l’aurez à la fin de la semaine et pas avant. Si ça vous plait pas, je vais me faire un plaisir de prévenir les autorités compétentes que vous louez un appartement insalubre alors que vous savez très bien qu’une loi est passée sur les logements et qu’elle vous impose de faire des travaux de rénovations. D’ailleurs, dois-je rappeler le nombre de fois où nous avons dû réparer nous même ce qui cassait car VOUS ne répondiez pas au téléphone ? Donc j’vous conseille vivement de pas nous emmerder ou bien vous allez le sentir passer, c’est bien clair ?


Sous-entendu qu’il allait se faire arracher les bijoux de famille s’il appelait les services sociaux ou tentait de se faire payer en nature. Dans tous les cas, il n’était clairement pas content de la façon dont tournaient les choses et, de mauvaise grâce, il capitula, quittant l’appartement d’un pas vif.


—Je ne tolèrerai pas un jour de retard mademoiselle Payne ! s’exclama-t-il avant de claquer la porte derrière lui.


Après qu’il soit parti, Parker lâcha un profond soupir de soulagement avant de s’asseoir dans le canapé puis de lui faire signe de la rejoindre.


—T’es gonflée de lui avoir piqué son portefeuille, fit sa coloc en ricanant. Prends le pognon et refile-le moi que j’aille le balancer dans les égouts. Ca lui fera pas de mal à cette enflure.

—Il peut toujours s’en rendre compte en sortant, souligna Evy.


Parker eut un grand sourire à sa remarque.


—Oh non, je connais le personnage et même s’il pense que c’est toi, il peut pas le prouver si facilement, déclara sa colocataire avec assurance. C’est pas un génie ce type, crois-moi.


Et il y avait aussi le fait qu’elle n’avait pas retiré ses gants donc pas d’empreintes. Elle allait donc juste prendre l’argent liquide…


—T’es dispo ce soir ? poursuivit Parker.

—Nan, j’ai besoin de thunes, répondit Evy sans détours. Je veux tenter de trouver un truc qui paie bien cette fois.


Sauf qu’en général, les jobs avec les meilleurs salaires étaient aussi les plus dangereux… Mais bon, ils avaient besoin de cet argent pour survivre.


—Prends peut-être une douche avant, lui dit Parker en fronçant légèrement le nez. Tu sens le chien mouillé. Ta peau est comment aujourd’hui ? Je t’ai pas vu aller à la salle de bain hier.

—Ca va, ça tire juste un peu, répondit Evy. Pizza au diner ?

—Je commande ça. Pense à crémer tes bras après ta douche.


Laissant Parker commander une grande pizza pour ce soir, Evy, alla dans la salle d’eau, prenant soin de fermer la porte derrière elle. Puis elle se déshabilla, laissant ses vêtements trainer par terre. Avant d’enlever ses sous-vêtements, elle passa une main sur chacun de ses bras, là où se trouvaient les derniers tatouages qu’elle s’était faite faire par sa coloc.


Sa peau était encore en train de cicatriser, ce qui allait prendre encore une à deux semaines en toute logique – quoiqu’elle cicatrisait vite si elle se basait sur la vitesse à laquelle le tatouage dans son dos s’était fixé sur sa peau. Elle allait probablement s’arrêter là vu le temps que cela prenait à Parker pour faire un tel travail – sa coloc insistait pour ne rien lui faire payer sous prétexte que ça lui évitait de perdre la main.


Et puis elle devait toujours trouver de l’argent…



Windenburg – Falaises


Un vent glacial soufflait sur les falaises de l’ile de Windenburg en ces premiers jours de printemps. Quelques flocons de neige tombaient encore, signe de températures basses dans la région… ce qui n’était pas pour déplaire à l’un d’eux.


—Alors sang-mêlé ? Tu tiens donc tant à ce que je m’occupe de ton cas ? J’ai déjà quelques idées sur quoi faire de tes restes une fois que je t’aurais tué, comme donner ton sang à un vampire…


Il savait qu’elle n’avait aucune sensibilité au froid, lui conférant un avantage dont il devait impérativement tenir compte s’il ne tenait pas à y laisser des plumes car elle était plus que capable de le tuer.


—Et moi qui pensait que tu préfèrerais me congeler avant ? Te serais-tu adoucie avec les années ou bien le printemps te fait cet effet ?

—Tu n’as donc rien retenu… A croire que la mort de tes proches ne t’a rien fait du tout, roi de pacotille.


La remarque fit mouche et, sa colère s’étant réveillée, il sortit Excalibur de son fourreau et, ignorant le froid, fonça droit sur Kate Frost qui n’attendait que son offensive.


—Allez viens Ezekiel !


Ezekiel rata son premier coup, Kate ayant réussi à l’esquiver pour contrattaquer. Heureusement, il avait senti venir cela et s’était hâté de parer sa lame avec la sienne. La Jotun n’était pas une adversaire à sous-estimer, celle-ci ayant des siècles et des siècles d’expérience au combat et, bien qu’elle manquait soi-disant de pratique, elle restait une combattante coriace et intelligente. Certes, il avait un moyen efficace de prendre le dessus sur elle en usant de la faiblesse qu’elle possédait envers les chaleurs extrêmes, tout comme elle pouvait décider de le congeler à tout instant avec sa magie de glace…


Mais leur but ici n’était pas un duel à mort mais un entrainement.


La majorité des magiciens en ce bas monde se focalisaient essentiellement sur leur magie, suivant ce que l’on appelait l’école d’Elysia, devenue dominante après la chute d’Avalon. Seulement, cette école de magie avait un revers considérable car la grande majorité des mages étaient, en conséquence, de piètres combattants sur le plan physique voire dotés d’une mauvaise endurance, raison pour laquelle Ezekiel suivait les préceptes de l’école de Midgard, plus axés sur la polyvalence entre combat physique et magie – qui plus est, il était à moitié démon donc il avait largement les capacités pour cela – et dont Kate était, avec lui, un des derniers représentants encore en vie.


—On fait une pause, déclara froidement la Jotun, l’incitant à poser un genou à terre pour reprendre son souffle. Ta technique à l’épée est impeccable mais tu agis toujours sans réfléchir. La lignée d’Avalon va s’éteindre avec toi si tu continues comme ça.


Elle avait raison. Combien de fois ses actes, muent par une impulsion soudaine, lui avaient couté cher ? Il avait déjà payé le prix fort pour ses erreurs et il restait difficile à digérer.


—Tu sais que tu pourrais régler cela en un instant, rappela le sorcier avec justesse. Un demi-incube tel que moi est ton ennemi naturel après tout.

—Sauf que ma loyauté envers maître Loki reste prioritaire, le contra Kate sèchement. Qui plus est, je t’ai prêté allégeance une fois ta peine purgée dans le Jugement et, sauf si tu cèdes Excalibur toute entière à un autre membre de la lignée d’Avalon, je ne compte pas briser ce serment.


A force de côtoyer Kate Frost, Ezekiel arrivait à déceler les rares émotions qu’elle laissait échapper, en l’occurrence ici cette pointe de regret et de tristesse – il ne gardait aucune rancune envers elle pour cela et savait qu’elle faisait tout ce qu’elle pouvait pour payer la dette qu’elle estimait avoir envers lui, cela bien qu’il jugeait qu’ils étaient quittes depuis un moment déjà.


— Excalibur… dit-il dans un soupir. Une arme formidable mais dont l’obtention m’aura couté très cher. Le cercle de mages de Glimmerbrook rêverait de pouvoir la manier comme je le fais.

—Sauf que cette épée comprend un pacte de sang et seul un membre de la lignée d’Avalon peut en dévoiler le plein potentiel, lui rappela Kate avec justesse. Qui plus est, son fourreau te protège de la Corruption et tu es le seul qui peut le porter.


C’était surtout qu’il ne restait plus que lui… vu que tous les autres étaient…


Réalisant que le soleil se couchait, Ezekiel rangea son arme, imité par Kate, puis, d’un pas lourd, se dirigea vers les stèles qu’ils avaient eux-mêmes installées ici, en souvenir de leurs amis et familles qui n’étaient plus de ce monde.


—Nous avons tant perdu dans ce combat, dit-il en ignorant le froid qui cherchait à lui geler le corps. Mais nous ne pouvons pas nous permettre d’en rester là.

—Entièrement d’accord, l’approuva la Jotun d’un hochement de tête. Si l’on suit l’idéologie de Midgard, il n’y a pas de mort plus glorieuse que celle sur le champ de bataille et tous, à leur manière, sont morts de façon héroïque.


Il ne pouvait pas la contredire sur ce point, cela même s’il n’avait appris le décès de certains d’entre eux qu’après sa sortie du Jugement – c’était le cas pour ses parents, morts aux côtés des Vatore lors d’un immense conflit entre les démons à Forgotten Hollow et dont Straud était sorti vainqueur mais très affaiblit, probablement par une malédiction que sa chère mère avait lancé dans son dernier souffle – et qu’il n’avait que très mal connu les autres membres de la lignée d’Avalon – les Gregorio avaient été piégés dans un immeuble en flammes tandis que Dimitri Markoff était tombé face à des chasseurs de vampires qui le traquait depuis plusieurs années. Pour toutes ces personnes, ils devaient continuer le combat, cela même si cela leur coutait la vie au final.


—Tu veux qu’on reprenne l’entrainement ? lui demanda Kate avec un léger sourire. Pas que j’ai encore envie de te taper dessus mais le challenge vaut le détour.

—Une dernière fois, répondit-il de la même manière. Cela devrait nous défouler pour un bon moment.


Et puis ils allaient devoir quitter les lieux demain pour éviter d’être repérés donc autant en profiter tant que c’était possible.



San Myshuno – Quartier des Epices


La pluie s’était un peu calmée quand Evy se rendit au bar à karaoké ce soir-là. En revanche, elle ne mit pas longtemps à constater que le lieu, habituellement plein à craquer, était assez désert…


—Salut, fit-elle en s’installant au bar. Y a des trucs intéressants en ce moment ?

—Plus rien pour ce soir, c’est parti vite, répondit la barmaid en rangeant son bar. Retente ta chance demain.


C’était à prévoir… La prochaine fois, elle se pointera plus tôt.


Elle décida de sortir du bar par l’arrière des fois que quand elle crut entendre un son bizarre venant de la porte de la réserve. A cette heure-ci et avec une visibilité réduite, le commun des mortels essaierait plus de prendre la fuite mais Evy avait envie de savoir ce qu’il se passait…

… et elle tomba sur un tableau qui n’était pas rare en ce moment.


—Non ! Pitié !

—Donne-moi ton téléphone sale pouffe !


Evy sentait une montée de haine en elle, un désir de renverser cette situation qui lui déplaisait énormément, cela quitte à se prendre le coup de couteau à la place de cette femme.


—Hey ! T’as rien de mieux à faire ?


L’agresseur sursauta en l’entendant, se tournant vers elle avec surprise, ce qui laissa la possibilité à la victime de prendre la fuite, une opportunité que la concernée s’était visiblement hâtée de saisir.

—Que ?! fit l’homme en réalisant son erreur. Tu veux donc te faire planter à sa place hein ? Tu v-


L’individu s’interrompit, la fixant à présent avec effroi. Evy, elle, se contenta de matérialiser un sort dans sa main droite comme si de rien n’était.

—Je crains que les rôles se soient inversés à présent…


C’était à présent lui la proie…

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